Saint-Etienne : un conseil municipal encore sous tension entre coupes budgétaires et une affaire de la vidéo intime qui plane toujours

30 janvier 2023 à 7h48 par Nicolas Georgeault

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Le conseil municipal de Saint-Etienne débute ce lundi à 14h30. Coupes budgétaires, cité du design et toujours l’affaire du chantage présumée à la vidéo intime sont les dossiers brûlants du moment.

L’affaire de la vidéo intime, toujours aussi présente ?

Seul changement notable depuis le dernier conseil municipal, Gaël Perdriau a annoncé sa mise en retrait du conseil métropolitain dont il est le président. « Un évènement politique majeur » avec « surtout un vœu à plus de 66% des suffrages exprimées demandant la démission de Gaël Perdriau. » tandis que Marc Chassaubéné, adjoint à la culture assure que cet évènement « ne change rien pour la majorité municipale ».

Autre changement, le départ du directeur de cabinet Pierre Gauttieri, est devenu effectif le 5 décembre. La majorité a indiqué que la ville lui a versé une indemnité de de 20 500 euros (plus de 33 000 euros avec la Métropole). Lors du conseil municipal de septembre, Pierrick Courbon avait dénoncé un directeur de cabinet toujours dans les couloirs de la mairie malgré un licenciement récent à l’époque.

Les positions semblent toutefois figées entre l’opposition qui continue de réclamer depuis des mois le départ de Gaël Perdriau dont la position est pour Pierrick Courbon « néfaste à l’avancée d’un certain nombre de projets, aux relations qu’entretiens la ville avec ses partenaires financiers avec la le département, l’Etat et la Région ». 

Du côté de la majorité, 32 élus apportent leur soutien à Gaël Perdriau invoquant la présomption d’innocence à laquelle « nous sommes extrêmement attachée » précise Marc Chassaubéné qui ajoute que « pour les 32 nous sommes toujours en pleine cohésion dans l’intérêt des Stéphanois. » dénonçant au passage l’opposition qui « ne respecte absolument pas la présomption d’innocence. Il me semble que pour des élus de la République, c’est indécent. » 

La majorité coupe dans les budgets, l’opposition dénonce une « incurie gestionnaire »

Ce conseil municipal doit voter le budget 2023 alors que des coupes sont effectuées dans différents budgets. Les subventions municipales des associations baissent de 11,5%. La mairie annonce une économie de 1,5 millions d’euros sur les 13 millions habituellement octroyés.

Autre économie, la fermeture des serres municipales prévue pour février. La majorité justifie ce choix, par un coût énergétique trop important : un coût d’un million d’euro contre 600 000 euros auparavant. Les services de la ville contestent de leur côté ces chiffres. Mais surtout la production va désormais être assurée par une entreprise privée à partir de l’année prochaine.

Enfin, l’école de voile municipale de Saint-Etienne va fermer selon le groupe d’opposition Saint-Etienne Demain. Une décision de la majorité municipale faite dans la plus grande discrétion et justifiée encore par des coûts énergétiques trop important.  

Pierrick Courbon reconnait sans difficultés « un contexte extrêmement compliqué en particulier en raison de la crise énergétique » mais dénonce que « en 2022, nous sommes plusieurs élus à avoir demandé comment était anticipée cette marche budgétaire. On nous a toujours dit "occupez-vous de ce qui vous regarde" [...]On a le sentiment d’une formidable impréparation. Les méthodes sont extrêmement violentes alors que dans le même temps on a quelques communications outrancières qui laissent penser que l’on n’a pas de problèmes d’argent. Je pense en particulier à cette annonce indécente d’un nouveau musée à 170-200 millions d’euros (140-170 selon Marc Chassaubéné ndlr) »

Pierrick Courbon dénonce également la hausse de la taxe foncière dont « les Stéphanois ont pu se rendre compte de la très forte augmentation [...] Les élus ont voté des augmentations d’impôts à Saint-Etienne Métropole, certes ce n’est pas la même collectivité mais ce sont les mêmes personnes qui votent. »

De leur côté les élus de la majorité n’ont pas souhaité aborder le thème des coupes budgétaires avant le conseil municipal ce lundi.

La Cité du design en plein changement après les révélations sur sa mauvaise gestion

Un trou de 1,4 millions d’euros dans les caisses après la biennale et un ancien directeur, Thierry Mandon, qui a démissionné, soupçonné d’avoir détourné 30 000 euros mais aussi d’avoir falsifié des écritures. « Une situation ubuesque » assène Pierrick Courbon. D’importants changements sont en tout cas en préparation.

L’établissement doit notamment changer de forme juridique. L’école d’art et de design devrait être dissociée de la cité du design. Un signe de la « très mauvaise gestion politique de monsieur Perdriau et monsieur Chassaubené. C’est un terrible désaveu » pour Pierrick Courbon tandis que Marc Chassaubéné dénonce « la mauvaise gestion » de l’établissement dont il est le président du conseil d’administration. Un point que n’a pas manqué de relever Pierrick Courbon « Marc Chassaubené est président de la cité du design depuis de nombreuses années. Le même qui nous explique qu’il se passe des choses anormales et qu’il faut faire un audit. Sa responsabilité personnelle est engagée, les budgets qu’il qualifie lui-même d’insincère il les a votés. C’est un petit peu l’hôpital qui se fout de la charité. » 

Marc Chassaubéné, le président du conseil d’administration de la cité du design souhaite supprimer la filiale commerciale (la SAS cité services) responsable des « dérives, en tout cas je suppose qu’il y en a eu ». Il ajoute« ce que j’ai précisé au membre du conseil d’administration c’est que l’on cesse toute relation commerciale, pour l’instant, avec la filiale pour en reprendre la maitrise. Il faudra ensuite prendre une décision sur le développement de cette filiale qui devait préserver les missions d’intérêts général en plaçant à l’extérieur à travers une filiale commerciale les prestations en design qui ne concerne pas les partenaires publics. » 

Marc Chassaubéné qui a déjà fait un signalement auprès du procureur contre Thierry Mandon pense à porter plainte contre lui. La campagne de recrutement d’un nouveau directeur ne devrait pas tarder.


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