Pouvoir d'achat, situation en Ukraine, Europe, retraites, hôpitaux.. ce qu'il faut retenir du débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen

Publié : 21 avril 2022 à 0h31 par Clémence DUBOIS TEXEREAU

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Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont opposés lors d'un débat de l'entre-deux-tours pendant 2h30 ce mercredi soir. 8 thématiques ont été abordés. On fait le point sur certains d'entre eux.

Pouvoir d'achat 

  • Marine Le Pen


Marine Le pen souhaite baisser les dépenses contraintes et notamment la fiscalité. Elle souhaite baisser la TVA de l'énergie car elle considère que c'est un bien "de première nécessité". Elle passerait de 20 à 5%.  Ca concerne le fioul, le gaz ou encore les carburants. Elle évoque également une TVA à 0% pour une centaine de produits de première nécessité et notamment des produits d'hygiène lorsque l'inflation est supérieure d'un point par rapport à la croissance.

Marine Le Pen souhaite également mettre en avant la valeur travail notamment les soignants et les enseignants, soutenir les alternants et les étudiants qui travaillent avec des compléments de revenus de 200 à 300 euros. Marine Le Pen souhaite également aider les personnes vulnérables et notamment doubler les allocations pour les familles monoparentales, revaloriser l'allocation adulte handicapé.

Elle estime que ces aides permettront de rendre 150 à 200 euros par foyer.

  • Emmanuel Macron


Le Président sortant a parlé d'une réalité en évoquant un coût de la vie plus cher et des fins de mois difficiles pour certains Français. Emmanuel MAcron veut mettre en place un bouclier tarifaire sur l'électricité et le gaz, une mesure selon lui, plus efficace qu'une baisse de la TVA.  Emmanuel Macron souhaite maintenir ce bouclier "aussi longtemps que la crise durera". Il reconnaît qu'il s'agit d'un dispositif de crise.  Sur le long-terme, il préconise plutôt d'aider les Français à passer à un véhicule électrique ou encore à investir dans le nucléaire.

Emmanuel Macron veut augmenter le SMIC de 34 euros par mois, revoir l'indice des fonctionnaires, les retraites vont être augmentées dès cet été. Il souhaite également porter les plus petites pensions à 1100 euros mensuels.

Face à la TVA à 0% sur certains produits évoquée par Marine Le Pen, Emmanuel Macron lui privilégie la mise en place d'un chèque alimentaire pour les étudiants notamment, une mesure "plus efficace et plus juste" selon lui.

Situation en Ukraine 

  • Marine Le Pen 


Marine Le Pen a rappelé sa solidarité "absolue" avec le peuple ukrainien. Elle reconnait des efforts d'Emmanuel Macron au nom de la France pour trouver les voies de la paix. Elle souligne elle aussi l'importance d'une aide financière, humanitaire de la France envers l'Ukraine.

Elle dénonce toutefois le blocage des importations de gaz et pétrole russe, une mesure qui fera "énormément de mal au peuple français" et notamment aux entreprises selon elle.  Elle exprime également "une crainte" : celle de faire en sorte d'avoir une alliance étroite entre la Chine et la Russie formant une "superpuissance économique, monétaire voire militaire" et en faire un danger pour l'Occident et la France.

  • Emmanuel Macron


Emmanuel Macron parle d'une situation d'une "extrême gravité". Le rôle de la France et de l'Europe selon lui c'est de soutenir l'Ukraine en aidant la population avec des équipements de défense mais aussi pour combattre, d'apporter un soutien financier, et l'accueil de réfugiés ukrainiens.

Emmanuel Macron affirme qu'il faut "tenir cette ligne" en veillant à ne pas aller vers une escalade du conflit. Le Président sortant a rappelé l'importance de l'Europe comme "puissance d'équilibre pour éviter l'élargissement du conflit et ramener la Russie à la raison".

Emmanuel Macron a lancé une pique à Marine Le Pen avec cette phrase "vous dépendez de la Russie et Mr Poutine" suite à un débat sur la question de la reconnaissance par la candidate de l'annexion de la Crimée en 2014.

Europe 

  • Marine Le Pen 


Marine Le Pen rappelle qu'il n'y a pas de souveraineté européenne mais bien une souveraineté française. "L'Europe ce n'est pas tout ou rien" affirme-t-elle. Elle souhaite rester dans l'UE pour la faire émerger Europe des nations.

Elle dénonce les accords de libre-échange, les accords concernant les travailleurs détachés et les "charges qui ne sont pas payées en France mais dans leur pays d'origine". Elle estime que la France ne défend pas nécessairement ses intérêts au niveau européen.

  • Emmanuel Macron 


Le Président sortant affirme croire en l'Europe et au couple franco-allemand. Une coopération mise en avant avec la crise sanitaire. Il évoque notamment la mise en place de fondements d'une Europe de la défense. L'Europe servira selon lui à être plus indépendant pour les agriculteurs, les technologies notamment.

Retraites 

  • Marine Le Pen 


Marine Le Pen prône un départ à la retraite entre 60 et 62 ans. "Plus on travaille tôt, plus on travaille dur, plus on part tôt". Ceux qui auront un emploi significatif avant 20 ans pourront partir à 60 ans à condition d'avoir 40 annuités. Les autres travailleront jusqu'à 62 ans à condition d'avoir 40 annuités. Elle prône également un système progressif et évoque une retraite minimale de 1 000 euros. 

La retraite à 65 ans est une injustice selon elle, la mesure est évoquée par Emmanuel Macron dans son programme. Elle dénonce une mesure qui n'est pas justifiée sur le plan budgétaire.

  • Emmanuel Macron 


Emmanuel Macron a défendu son bilan. Il propose de passer le minimum contributif de 980 euros à 1100 euros pour une carrière complète. Il évoque toutefois un "régime déséquilibré". Il prône un système par répartition avec les actifs qui paient pour les retraités. Il affirme ne pas vouloir de hausse des impôts. Pour rembourser la dette, il souhaite miser sur l'emploi et décaler l'âge légal de départ à la retraite de "4 mois par an" pour arriver à 65 ans en 2031.

Emmanuel Macron souhaite maintenir le dispositif de pénibilité de certains métiers pour partir plus tôt à la retraite, un critère qui permet d'être "juste". Ca concerne les transporteurs routiers, les travailleurs de nuit. Il souhaite mettre fin aux régimes spéciaux des agents SNCF ou EDF.

Hôpital 

  • Marine Le Pen


Marine Le Pen affirme que l'hôpital "ira beaucoup mieux" sous sa présidence. Elle lance une pique envers Emmanuel Macron "il vous aura fallu une crise pour faire bouger les choses" et dénoncent le licenciement de 15 000 soignants avec la crise sanitaire et les soignants qui n'ont pas voulu se faire vacciner. Elle souhaite les réengager et leur verser les salaires perdus.

Elle dénonce des infirmières en sous-effectif, des déserts médicaux présents depuis des années. Elle souhaite investir 20 milliards sur 5 ans : 10 milliards dans les embauches de personnel notamment dans les EHPAD, 10 milliards d'investissements dans le matériel pour les hôpitaux.

Elle souhaite aussi développer la télémédecine, envisage une aide pour inciter les médecins à s'installer en zone sous-denses.

Sur la situation dans les EHPAD, elle envisage un modèle mutualiste et dénoncent certains groupes  "avec des prix honteux. Faire de l'argent sur la vulnérabilité des parents on comprend que ça soit mal accepté."

  • Emmanuel Macron 


Emmanuel Macron affirme avoir mis fin au numerus clausus notamment mais évoque une réforme qui prend du temps. Avec la crise, il affirme avoir investi 19 milliards dans les hôpitaux et les salaires des soignants d'au "moins 180 euros par mois" mais parle d'une situation qui n'est pas suffisante.

Il veut réattirer des gens dans les hôpitaux mais aussi souhaite mettre fin aux déserts médicaux et faire travailler le personnel paramédical pour avoir une offre de soins "organisée au niveau du territoire" et avoir un référent de santé.

Sur les personnes âgées, Emmanuel Macron prévoit la mise en place de Ma Prim' Adapt pour permettre aux personnes qui le souhaitent et le peuvent de rester à domicile. Il souhaite également revoir le fonctionnement des auxiliaires et créer plus de postes.

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