Métropole de Saint-Étienne : réaménager le territoire pour faire face aux inondations
Publié : 16 décembre 2024 à 6h09 par Amandine Rousset
Deux mois après les crues historiques à Rive-de-Gier, les autorités en tirent des leçons. Après un premier Programme d’Action et de Prévention des Inondations, signé en 2017, le cap est mis sur un PAPI 2. L’objectif étant d’effectuer de lancer des travaux, et notamment sur la découverture du Gier.
"On n’est pas passé loin des dégâts humains le 17 octobre." Deux mois après les inondations historiques qui ont eu lieu à Rive-de-Gier, l’heure est au bilan pour la Métropole et la Ville. Pour le maire de la commune, Vincent Bony, l’objectif est clair : il faut réaménager le territoire.
"Nous devons réfléchir à un réaménagement de la ville, permettant la découverture du Gier dans le centre-ville. Parce que l’inondation provient du fait que la rivière ne peut plus rentrer sous la voûte, dans toute la traversée urbaine. Sur 1,2 kilomètre, le Gier est couvert, c’est la route qui roule dessus. Et donc, pour pouvoir enlever cette couverture, il faut savoir où on fera passer les circulations. Et comme il y aura sûrement des habitations à déconstruire, il faut aussi savoir où construire des logements. C’est tout ce travail-là d’anticipation, de questions, qu’il faut poser pour pouvoir lancer ces études et réaliser cette découverture de la rivière pour empêcher une prochaine inondation."
Dès le mois de février 2025, des concertations seront donc lancées, en même temps qu’un appel d’offres pour un cabinet d’architecte. Et 18 mois après, des décisions seront prises. Le tout, dans le cadre d’un Programme d’Action et de Prévention des Inondations (PAPI). En 2017, le PAPI 1 avait été signé, entre l’État et Saint-Étienne Métropole. Au total, 45 millions d’euros avaient été débloqués, 25 par le premier signataire et 20 par le second. Un plan qui a permis d’engager plusieurs phases de travaux.
"Il y a eu 2 chantiers sur Saint-Chamond. Le premier dans le quartier du Creux avec une opération de découverture et de mise en sécurité des berges, qui a permis de sauver de l’inondation une partie du quartier. Il y a eu aussi l’aménagement à l’entrée de Saint-Chamond, vers la caserne des pompiers, qui a permis de mettre hors zone inondable tout le quartier de la caserne et également le Quai de la Rive. Et puis, en 2018, nous avons commencé des travaux à la Platière, à la Grand-Croix. Là nous avons sauvé 47 entreprises, qui avaient été inondées en 2008. Mais cette année non, donc les travaux fonctionnent. Et pour terminer, le quartier de la verrerie à Rive-De-Gier qui a été entièrement aménagé, protégé pour se couvrir des risques d’inondations", explique Luc François, co-président du comité rivière.
Une culture du risque trop peu présente
Ce premier programme va donc prendre fin d’ici quelques mois. Le second devrait donc prendre la relève pour continuer le travail mené.
Le vice-président de la Métropole alerte aussi sur la culture du risque, qui selon lui, "n’est pas inscrite dans l’ADN des citoyens".
"Voir couler une rivière ça peut être très bucolique, mais quand elle est en crue elle peut être très dangereuse. Et on a vu à la Grand-croix, à la sortie de l’école, quand on essayait de mettre les élèves en sécurité, les personnes revenir sur les lieux de l’inondation et prendre des selfies au bord de la rivière. On le voit aussi sur les réseaux sociaux, le jour du 17 octobre beaucoup de vidéos où les gens sont au bord de la rivière, les pieds dans l’eau. Une crue c’est dangereux, c’est très impressionnant mais ça peut ôter des vies humaines."