Le COSEM de Saint-Etienne ne ferme finalement pas ses portes demain !
Publié : 28 février 2024 à 18h10 par Amandine Rousset
Prévue pour le 29 février, la fermeture du centre médical stéphanois a été repoussée, ce mercredi 28 février.
Mise à jour ce mercredi 28 février, à 18 heures : Il ne ferme finalement pas ses portes demain. Le COSEM de Saint-Etienne s’offre un sursis. Avocat du groupe et mairie de Saint-Etienne nous ont confirmé l'information. Il est donc possible de prendre des rendez-vous médicaux aux galeries Dorian pour une consultation, après la date du 29 février.
Il devait au départ fermer en raison d'un manque de rentabilité, mais le personnel a finalement décidé de continuer le travail au-delà de ce jeudi.
La cheffe de l'équipe médicale affirme que "les courriers de licenciement n'ont pas été envoyés, une offre de reprise est toujours possible. On espère une offre de reprise individuelle du centre. On n'a pas non plus reçu d'ordonnance du juge. Donc nous avons pris la décision de continuer au-delà du 29 février".
Article initial
"Ce rendez-vous je l’ai depuis 6 mois." A l’accueil du centre COSEM de Saint-Etienne, une femme demande des explications. Elle a reçu une notification lui annonçant l’annulation de son rendez-vous. La secrétaire médicale lui explique alors que le COSEM ferme ses portes à la fin du mois. Choquée, la patiente se demande comment elle va faire. A sa gauche, une autre femme signe la pétition lancée pour protester contre la disparition du centre médical stéphanois. "J’ai cherché pendant 4 ans un dentiste, et avec l’ouverture du COSEM à Saint-Etienne il y a un peu plus d’un an j’ai trouvé rapidement. C’est un espace spacieux, où on se sent bien. Je suis vraiment triste, je ne sais pas où je vais aller ensuite."
Plus de 200 patients quotidiens
Le directeur actuel des centres COSEM, Samy Dimermanas, s’est rendu sur place pour annoncer la nouvelle lui-même aux salariés. C’est donc le 12 février que le couperet tombe : le COSEM de Saint-Etienne ferme le 29 février. Ce sont plus de 200 patients quotidiens qui vont se retrouver sans praticien. La Ville qualifie cette fermeture de "brutale".
"On nous annonce ça et on ne nous laisse absolument pas le temps de nous retourner et de voir si potentiellement on aurait une solution locale à proposer. En deux semaines ça paraît très, très compliqué", explique Patrick Michaud, adjoint à la Santé. Il ajoute : "Ma première réaction était d’être extrêmement étonné. Et ma deuxième réaction évidemment, c’est de la colère tout simplement parce que ça signifie plus de 40 licenciements et surtout des centaines de consultants qu’on laisse sur le carreau. Je trouve ça inadmissible dans un contexte de démographie médicale que tout le monde connaît."
Au total, 5 centres COSEM vont fermer en France, dont celui de Lyon, Saint-Etienne et Amiens. Les maires des deux dernières communes, Gaël Perdriau et Brigitte Fouré, ont co-signé une lettre adressée aux Juges commissaires pour leur demander "de suspendre les fermetures annoncées".
Des réponses définitives dans les mois qui arrivent
"Les jeux ne sont pas totalement faits", explique l’avocat des centres COSEM, Patrick Atlan. En redressement judiciaire depuis juin dernier, la société ne peut assurer financièrement les charges de l’ensemble de ces sites en France. "Le choix de fermer certains centres a été fait en fonction de leur activité c’est-à-dire en réalité de leur capacité à payer leurs charges d’exploitations. Donc si Saint-Etienne a été désigné parmi les sites qui devront fermer c’est précisément en raison de l’incapacité à supporter les charges générées par l’activité."
Certains repreneurs du COSEM, auditionnés depuis plusieurs semaines, prévoient de maintenir tous les centres médicaux de la société sur le territoire français ouverts. S’ils sont choisis, les COSEM fermés pourraient ainsi rouvrir. "Les réponses définitives viendront dans quelques semaines. Pour le moment nous n’avons pas encore de visibilité là-dessus. Les décisions se prendront sans doute fin mars ou début avril", explique Patrick Atlan.
Quid des galeries Dorian ?
Quant aux locaux qui accueillaient le centre de soins, ils vont, à nouveau, se retrouver sans locataires. Les galeries Dorian seront donc vides, et la Ville ne sait pas encore ce qu’il en adviendra. Quand la question est posée à Patrick Michaud, adjoint à la santé, sa réponse est claire.
"Je pense que c’est beaucoup trop prématuré pour répondre à cette question. Moi je n’imagine pas autre chose qu’un centre de santé. D’autant que tout est configuré pour que ce soit un centre médical. Donc à moins de tout casser à nouveau, je ne vois pas ce que ça pourrait être d’autre. Après sous quelle forme et avec quels promoteurs de projets, ça c’est un point d’interrogation. Mais en tout cas, notre objectif premier (à la mairie) est que ce centre reste un centre de santé."