Enquête sur le GHB et les piqûres en boîte de nuit : une recrudescence des cas ?

Publié : 2 mai 2022 à 18h13 par Nicolas Georgeault

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De plus en plus de cas de piqûres et de personnes droguées dans les bars, les concerts et les boîtes de nuits sont recensées en France. Nous avons enquêté sur le sujet et notamment sur la recrudescence des cas. 


Une augmentation des remontées de cas


« Oui très clairement. C’est la seule réponse qui vient malheureusement, on a connaissance de cas » témoigne Alexia Roche la présidente de la Fédération des Associations de Saint-Etienne Étudiantes. Boualem Yakoubi, le président du monde de la nuit UMIH42 et responsable de la boîte de nuit stéphanoise Le Nautilus confirme avoir eu « connaissance de cas dans la Loire, au GHB suite à des analyses et des dépôts de plainte » mais précise que les cas « reste marginal dans notre département. » Pour le moment deux plaintes ont été déposées pour des piqûres avérés lors du week-end du 23 et 24 avril au T Dansant à Roanne.


Un nombre de cas minimes qu’il explique par l’incertitude qui plane autour de nombreux témoignages : « souvent c’est plutôt des suspicions. Entre on ne sait pas si c’est un mal être alcoolique avancé ou si c’était du GHB... Tant qu’il n’y a pas eu d’analyses à l’appui on peut juste recommander aux gens d’être prudent. [...] Après il y a les crises d’angoisses ou des personnes qui suivent un traitement médicamenteux et qui vont déraper en buvant deux ou trois verres qu’il ne fallait pas boire. »


Du côté de la Fédération des Associations de Saint-Etienne Etudiantes, Alexia Roche évoque « de plus en plus [de remontée de cas] depuis la rentrée de septembre 2021. On savait que ça existait les années précédentes mais on en entend vraiment parler depuis cette année universitaire. » Si des cas ont été avérés à Roanne, aucune plainte n’a été déposé à Saint-Etienne mais elle affirme avoir eu « des échos sur Saint-Etienne de piqûres » même si « on ne nous cite pas forcément les établissements. » Au cours de la première partie de l’année elle évoque « plutôt des substances mises dans les verres comme le GHB mais c’est vrai qu’on entend de plus en plus parler de piqûres. »




"Il faut aussi se dire que c’est un problème qui n’est pas seulement local [...] C’est un problème national. On est en contact avec beaucoup d’autres fédérations qui ont le même type d’actions que nous et nombreuses ont fait remonter ce genre de problématique." Alexia Roche 



Boualem Yakoubi explique pour sa part n’avoir jamais eu « des cas avérés, confirmés » dans son établissement. Au Must, une boîte de nuit à Bellegarde-En-Forez le responsable Séraphin Duarte explique avoir vu « par les articles des médias, les réseaux sociaux qu’il y avait ces cas à droite à gauche ». Mais face à l’absence de cas dans leur établissement : « on se dit qu’il y a une recrudescence mais pour nous techniquement il n’y en a pas. »  Au T Dansant, où deux plaintes ont été déposées pour des piqûres, le responsable Jérôme Bonnefoy estime « qu’il n’y a pas que chez nous que cela arrive... On parle de nous parce que des gens ont porté plainte. Dans les concerts et les bars ça se passe aussi. »



Un risque pour les boîtes de nuit


« Sur les établissements où il y a eu des soucis avérés, avec des plaintes en bonne et due forme, avec des gens qui ont été soient piquées, soient intoxiquées avec du GHB d’un week-end à l’autre il constate une baisse assez importante » de la fréquentation explique Boualem Yakoubi qui illustre : « dans la discothèque du sud (l'Usine à Gaz à Béziers ndlr) où il y a eu des cas, d’un weekend à l’autre il y a eu une baisse de presque 35%. »


Le Nautilus comme le Must ou même le T Dansant ne déplore pour le moment pas de baisse de la fréquentation : « pour l’instant après on verra ce weekend. C’est vrai que le "buzz" est en train de monter. » témoigne Séraphin Duarte. Jérôme Bonnefoy n’a constaté aucune baisse avant ce week-end mais la redoute fortement suite aux deux plaintes déposées contre son établissement.


Depuis « une semaine, une semaine et demi à peu près » le Must reçoit de plus en plus de messages : « il y a pas mal de clients, de parents qui nous appelle pour savoir ce que l’on a mis en place » raconte Damien  De Carvalho le responsable adjoint du Must. Une augmentation qui a eu lieu « depuis le commencement des articles » de presse sur le sujet.


Séraphin Duarte admet que « Les clients ont peur, notre staff a aussi une petite appréhension. On essaye donc de rassurer tout le monde. ». « Il y a quand même une crainte de certains » corrobore Alexia Roche ce que confirme cette ligérienne de 20 ans droguée en boîte de nuit qui évoque désormais un sentiment « d’insécurité ». « Les établissements ne sont pas forcément en train de se vider non plus mais je pense que ceux qui en ont conscience sont plus vigilants » conclue Alexia Roche. 


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