Carte scolaire : le dilemme de l'école de Cuzieu
12 juillet 2024 à 7h35 par Fabien Zaghini
Alors que les décisions concernant la carte scolaire 2024 doivent être actées ce vendredi à la préfecture lors du conseil départemental de l'Education nationale, les parents d'élèves de l'école Yves Meynier de Cuzieu attendent fébrilement de connaitre le sort de leur sixième classe après un sursis accordé sur le fil lors de l'année scolaire écoulée. D'autant qu'en parallèle, l'établissement doit inaugurer à la rentrée la première classe UEE de l'académie, afin d'accueillir des enfants en situation de handicap.
En septembre, l'école primaire de Cuzieu sera la première à bénéficier d'une unité d'enseignement externe (UEE), une classe destinée à accueillir plusieurs enfants polyhandicapés des instituts médico-éducatifs (IME) de Veauche (La grande Terre) et Saint-Just-Saint-Rambert (Les Petits Princes). Une démarche d'inclusion scolaire permettant à des élèves handicapés de fréquenter un établissement ordinaire, et de participer à des activités communes avec les autres élèves de l’école. Si le projet est bénéfique pour aider ces enfants à acquérir davantage d'autonomie et contribuer à l'acceptation du handicap, les parents d'élèves de l'établissement en question émettent un doute sur sa capacité à offrir les meilleures conditions à ce public spécifique, en raison de la possible fermeture d'une des six classes de l'école de Cuzieu en parallèle.
Déjà, l'école primaire Yves Meynier était en sursis lors de l'année scolaire 2023/24 : sa sixième classe était en effet menacée de fermeture, avant qu'un comptage à la rentrée 2023 n'incite l'inspection académique à dégager un "moyen RH" supplémentaire pour permettre son maintien provisoire. Néanmoins, la même procédure va se répéter à la rentrée prochaine comme l'a confirmée la réunion de l'instance en charge de la carte scolaire en début de semaine, qui doit enterriner la décision ce vendredi en préfecture : la sixième classe de l'établissement cuzieutaire est encore sous la menace. Un comptage des effectifs sera donc à nouveau nécessaire les 2 et 3 septembre pour attribuer ou non un instituteur pour l'année scolaire.
Classes surchargées et fuite vers le privé
Pour les parents d'élèves, le risque de la suppression d'une classe dans cette école comptant à ce jour 123 inscriptions (hors IME) est de voir des classes surchargées. «29 enfants dans la même classe en petite et moyenne section, 27 en CM1/CM2» redoute Céline Vial, qui a contacté notre rédaction pour dénoncer cette situation. Le risque aussi, c'est de voir des parents se détourner de l'école publique pour inscrire leurs enfants dans des établissements privés à la rentrée prochaine. «Le manque de moyens, de sécurité et l'accumulation des niveaux, particulièrement en PS et CP, ne rassure pas les familles quant à la qualité de l'enseignement et à l'épanouissement de leurs enfants.»