Après plus de 4 ans dans la Loire, une Ukrainienne obtient ses papiers français
Publié : 9h17 par Amandine Rousset
Iryna Bonnet, née Shcelkova, habite à Saint-Christo-en-Jarez avec son mari et ses beaux-enfants. Elle travaille depuis le 12 novembre 2024 en tant que comptable fournisseur à Pizza Cosy, mais espère améliorer son niveau linguistique très rapidement.
"Je peux vivre comme tous les Français, je peux voter, voyager, je peux participer à la vie française" Iryna Bonnet est devenue, officiellement, une citoyenne française en fin d'année dernière. Après plusieurs mois de démarches, l’Ukrainienne a obtenu sa nouvelle carte d’identité en amont de la semaine d’intégration organisée par la Préfecture de la Loire. Au total, ce sont 50 nouveaux citoyens qui ont été accueillis dans le département.
L’histoire d’Iryna, elle, commence il y a plus de 4 ans. Son amie d’enfance, qu’elle connaît depuis plus de 40 ans, habite dans la Loire depuis des années et a toujours rêvé qu’elles deviennent voisines. C’est notamment grâce à elle que la quadragénaire a rencontré celui qui deviendra son mari.
"On est tombé amoureux, on a essayé de communiquer avec les réseaux sociaux et les traductions, il ne parlait pas ukrainien ou anglais et moi, je ne parlais pas français. Et un jour on a décidé qu’il fallait qu’on vive ensemble mais comment faire ? Lui travaille depuis 30 ans dans la même entreprise, donc c’était dur pour lui de repartir de zéro en Ukraine. Moi je suis divorcée depuis longtemps, j’ai un fils qui peut vivre seul sans moi donc j’ai décidé que c’est moi qui allais changer ma vie et venir ici, à Saint-Christo-en-Jarez."
A 47 ans, elle travaille comme comptable fournisseur pour Pizza Cosy, à La Talaudière. Mais trouver cet emploi, ça n’a pas été facile.
"Lors de mon arrivée en France, j’ai suivi une formation linguistique et un stage obligatoire. Grâce à ce stage j’ai eu mon premier contrat, en CDD à Saint-Étienne, chez Bouchara. J’ai pu améliorer mon français. Mais un jour, à cause de la crise sanitaire et celle qui touche les commerces, mon contrat n’a pas été renouvelé. Ça m’a permis de changer d’emploi, et de me rapprocher de ce que je faisais en Ukraine. Là-bas j’étais comptable dans un commerce. Après un autre travail, j’ai eu du mal à trouver un autre emploi, mais finalement j’ai trouvé."
Une difficulté qui était aussi accentuée par le fait qu’elle n’avait pas encore de passeport ou de carte d’identité française. Seulement un titre de séjour. Depuis décembre 2023, les démarches avaient été entamées. "C’était un peu long, mais c’était de ma faute. Je ne pouvais pas donner tous les papiers à cause de la guerre."
Même si sa venue sur le territoire ligérien n’a rien à voir avec le conflit russo-ukrainien, Iryna se sent concernée par ce qui se passe dans son pays natal. "On a accueilli des membres de ma famille et on aussi participé à des convois humanitaires pour envoyer des ressources en Ukraine."