Anas Kournif reprend "une vie normale" 3 ans après s'être immolé devant un bâtiment du Crous

Publié : 22 novembre 2022 à 14h43 par Clara Giannitelli

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Étudiant stéphanois, il s’était immolé devant le Crous de Lyon pour dénoncer la précarité étudiante.

Le jeune homme de 25 ans explique avoir repris « une vie normale » et continue ses activités syndicales. 

Rencontré par l'AFP après une manifestation organisée pour la journée de grève interprofessionnelle du 18 octobre, Anas Kournif se confie 

"C’est important pour moi, je participe toujours à ce genre d‘événements".

« Je vis une vie normale d’étudiant », confirme Anas, malgré les séquelles. Le garçon a conservé de nombreuses traces sur le corps, il a également été amputé d’un orteil et partiellement de trois autres.

« Le regard des gens, ça peut être un peu difficile. Dans le métro, ils ont tendance à ne pas s’asseoir à côté de moi », raconte-t-il. Mais « je n’ai pas laissé ce truc m’abattre et si je m’en suis sorti, c’est pour faire quelque chose et vivre ma vie », insiste t-il.

Aujourd'hui, Anas Kournif se dirige vers le concours d’inspecteur des douanes après un master. Il aimerait créer son propre syndicat et parti politique.

 

"Testament politique" 

 

Le 8 novembre 2019, à 14 h 50, il décide de se donner la mort dans un geste spectaculaire.

"Je suis allé chercher un jerrycan à la station d'à côté, j'ai versé cinq litres d'essence dedans, je me les suis foutus sur la tête et j'ai allumé le feu avec une sorte de briquet-torche",explique t-il, un acte qui l'a laissé brûlé au troisième degré, à plus de 75 %.

"Car rien n'allait" : burn-out dû à ses intenses activités syndicales en parallèle de ses études, difficultés financières liées à la perte de sa bourse pour avoir échoué trois fois en deuxième année de licence, comportement "très" dépressif aggravé selon lui par une hypothyroïdie. 

Après avoir été "sauvé" par Kevin, "un mec du chantier d'à côté" qui a pris un extincteur pour éteindre les flammes, s'ensuivent la douleur des brûlures, cinq mois de coma artificiel, trois mois de soins continus, le tout ponctué d'opérations - entre 30 et 45 selon lui, "peut-être même plus", décrit Anas.


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