Verney-Carron : l'intersyndicale milite pour l'entrée de l'Etat dans le capital, le préfet pas convaincu

Publié : 28 mars 2025 à 18h30 par Amandine Rousset

L'entreprise Verney-Carron

L'entreprise Verney-Carron

Crédit : Activ Radio

L’entreprise stéphanoise d’armement est actuellement en redressement judiciaire. 67 emplois sont menacés.

Mise à jour ce vendredi 28 mars, à 18h30 : Une rencontre entre les syndicats et la préfecture de la Loire avait lieu ce vendredi. La délégation a milité pour l’octroi des aides publiques conditionnées à l’entrée de l’État au capital de l’entreprise. "Une solution qui permettrait d’assurer le maintien de l’activité en France", selon la CGT. Le préfet, Alexandre Rochatte, n'a pas semblé convaincu par cette solution, même s'il a réaffirmé "la préoccupation de l’État sur le devenir de l’entreprise".


 


 


Le 9 avril 2025, le tribunal fera un point de situation sur l'avenir de Verney Carron. Car depuis le 12 février 2025, la société est en redressement judiciaire. En tout, près de 70 emplois sont en jeu. Pour éviter la liquidation judiciaire, l'entreprise stéphanoise a besoin de 4,5 millions d‘euros. Ce lundi, la ville a volé au secours de l'un de ses bastions industriels. La mairie propose d’injecter 2 millions, en devenant acquéreur des bâtiments.


 



"La ville de Saint-Étienne se porte acquéreur du siège social et des locaux de Verney-Carron, ce qui permet de faire 2 millions d’euros de cash dans l’entreprise. Ce qui pourrait permettre de débloquer la situation, en tout cas, c'est ce que nous espérons par cette décision. Et surtout, cette opération sera aussi financée par Verney-Carron sous forme de loyer", explique Gaël Perdriau, le maire de Saint-Étienne.



 


Même si cette aide est vue d’un bon œil par les syndicats, ces derniers ne sont pas pleinement convaincus. "On n’est pas contre ce dispositif. En réalité, n’importe quel dispositif nous permettant de faire perdurer notre activité, on est preneur forcément (sic). Mais ça ne garantit que les murs et non l’activité pérenne du site", affirme Rémi Daffaut, représentant syndical de l’entreprise.


 


Une activité à l'arrêt total actuellement


Les syndicats tirent la sonnette d’alarme et sont inquiets quant à l’avenir.


 



"Aujourd'hui, l’entreprise est à l’arrêt totalement, on n'est plus en capacité de produire. Ça va être très difficile de repartir de notre situation actuelle, les productions de produits de chasse a été fortement ralenties, par l’activité partielle qui a été mise en place et via le fait que la trésorerie est en berne. On ne peut pas relancer l’activité à plein volume."



Mais le maire de la Ville tient à les rassurer, en soulignant un "savoir-faire rare et exceptionnel". "C’est plus qu’un message d’espoir que je veux leur transmettre, c’est un message de reconnaissance pour la contribution qu’ils ont apporté à Saint-Étienne dans leur domaine."


Le groupe d’opposition Saint-Étienne Demain a réagi à la proposition de Gaël Perdriau à travers un communiqué ce lundi 24 mars après-midi. Il se dit favorable au rachat des locaux du fabricant d’armes, mais sous certaines conditions." Tout d'abord, il convient de s'assurer, auprès des services de l'État compétents, qu'une telle mesure serait effectivement de nature à débloquer la situation. Il faudra également l'assortir de garanties solides et durables, de la part du groupe Cybergun (actuel actionnaire majoritaire, ndlr) et de FNB (groupe belge qui souhaite devenir actionnaire principal, ndlr), en termes de maintien de l'emploi et de pérennité de l'activité industrielle sur le territoire stéphanois."