Premier jour du Procès Marin : le jeune supporter des Verts a fait face à son agresseur

Publié : 2 mai 2018 à 23h14 par Anthony Verpillon

Journée très éprouvante pour Marin et sa famille hier. Pour l’ouverture du procès à huis-clos de son agresseur, le jeune supporter stéphanois - violemment agressé et laissé pour mort en novembre 2016 - a dû faire face à celui qui a fait basculer sa vie. Le premier jour du procès était quasiment exclusivement réservé à l’accusé. Défricher le caractère pour déchiffrer la personnalité de l'agresseurIl y avait une atmosphère pesante ce mercredi matin à la Cour d’Assise des mineurs du Rhône, à Lyon. De l’accusé, nous n’auront vu que l’avocate, pourtant il en a été beaucoup question dans la salle d’audience, comme l’explique Maître Frédéric Doyez, qui représente la maman de Marin : "L'accusé s'exprime, et le fait que le procès se déroule à huis-clos facilite certainement cela. Il s'agissait ce mercredi matin de parler de la personnalité et plusieurs témoins sont venus décrire les mesures prises lors de ces différentes condamnations."21 condamnations jalonnent en effet le casier judiciaire de l’agresseur. Il fallait donc largement déchiffrer la personnalité du très jeune majeur avant d’étayer les faits. Maître Doyez : "Un procès se décline en plusieurs temps, celui-ci était consacré à la connaissance de celui qui est accusé. Il y a des points de sa personnalité qui sont en correspondance avec une violence qui s'est exprimée au travers de son crime."Un moment forcément éprouvant pour la mère de Marin, qui a raccompagné son fils au bout de 2h de débat : "Marin était très fatigué. Il a énormément besoin de se reposer au quotidien. C'était très éprouvant pour nous tous de lui (son agresseur) faire face."Les parents de l’agresseur, sont quant à eux sortis, en se couvrant le visage.

Un parcours hors du commun au cours de ces-derniers mois

Marin a vu sa vie basculer en une fraction de seconde il y a 1 an et demi. Au terme d’un évènement dramatique, découlant pourtant d’un héroïsme ordinaire. En voulant se porter au secours d’un couple importuné, c’est lui qui a finalement été agressé. Et après trois semaines de coma, le quotidien a dû être à réapprendre. Quatre trépanations et presque 9 mois dans une maison de soin suisse plus tard, le jeune homme de 22 ans a vécu une très forte émotion il y a presque 3 semaines. Il a été reçu par le Pape François, au Vatican pendant plus de 25 minutes… Notamment pour parler du pardon, après que son agresseur lui ait adressé plusieurs lettres d’excuses. Une rencontre que Marin qualifiait « d’incroyable » sur la page Facebook de soutien qui lui est consacré et réunie plus de 190 000 personnes. Mais mauvaise nouvelle, dimanche dernier : Marin annonce qu’il doit quitter le centre de rééducation suisse, faute d’avancées suffisamment significatives. La confrontation hier avec son agresseur au premier jour du procès aura été sans doute la plus éprouvante. Marin a quitté la salle au bout de 2h de débats. Et place ce jeudi à l’audition de Marin. Le verdict, est quant à lui attendu vendredi soir.