Pétrot avant le derby : "On y va à 30 contre 60 000, mais on sait pour qui on joue"

8 novembre 2024 à 6h00 par Anthony Perrel

Léo Pétrot.

Crédit : Activ Radio.

2 ans et 10 mois après, le plus gros match de Ligue 1 est de retour, ce dimanche. L'OL accueille l'ASSE en clôture de la 11e journée de Ligue 1. Entretien avec Léo Pétrot.

Il se souvient du scénario cruel du derby de la saison 2024/2005, perdu 3/2 par les Verts, alors qu'ils menaient 2/1 à la 87e. Il n'avait même pas 8 ans. Il a attendu le 25 septembre 2010 pour voir (enfin) son club de cœur triompher dans un derby, le 100e, sur un but de Dimitri Payet, à Gerland. Il avait 13 ans. Dans un peu plus de 48 heures, à 27 ans, il va disputer son premier OL / ASSE en pro. Originaire de Monistrol-sur-Loire, natif de Firminy, Léo Pétrot est un vrai "Steph", à l'image du pull qu'il portait à l'occasion de l'entretien qu'il nous a accordé, ce jeudi, au centre sportif Robert Herbin.

 


- Hâte d'être dimanche, à 20 heures 45 ?


"Forcément, il y a beaucoup d'excitation. C'est le 1er derby pour moi, en pro, donc j'ai hâte, mais je ne suis pas le seul dans le groupe. On a fait une bonne semaine, elle est plus longue que d'habitude, car on joue dimanche soir, mais ça ne change pas grand chose. On se prépare aussi mentalement parce qu'on sait ce qui nous attend. Jusqu'ici, on n'a pas trop parlé du derby, mais plus les heures vont passer, plus le sujet va être abordé. Avec les joueurs formés au club, on va mettre au parfum les nouveaux, ceux qui viennent de l'étranger ou qui sont arrivés cette saison. On est 5 issus du centre de formation, on va prendre la parole".


- Comment tu expliques cette rivalité ?


"C'est difficile à définir, car je l'ai toujours connu. Mais je pense que ce sont vraiment des villes  aux styles différents. Ici, c'est ouvrier, avec des valeurs, on en est fier. Saint-Etienne reste une petite ville, avec ses difficultés, alors que Lyon est l'une des plus grosses agglomérations françaises. Mais cette ville représente bien ses habitants et vice versa, on sait d'où on vient et nous, joueurs, devons nous en inspirer. La proximité entre les 2 villes joue aussi. En 45 minutes, vous êtes à Lyon. Tout cela mélangé fait de ce match le plus grand derby de France".


- As-tu un "modèle", un joueur qui t'inspire dans les rangs actuels de l'OL ?


"Non ! Mes modèles sont Stéphanois, puisque j'ai été bercé par l'ASSE des années 2000. Donc Jérémie Janot, Pascal Feindouno, puis Loïc Perrin. A mon poste, mon exemple, c'est Paolo Maldini".


- Avoir remporté la rencontre de samedi dernier, face à Strasbourg, enlève-t-il de la pression avant le derby ?


"Prendre 3 points, pour le compteur, c'était important. Surtout que nous avons des difficultés à voyager et qu'en plus le derby arrive. Mais, la pression reste".


- Cette sensation, tu la connais déjà ?


"Je suis arrivé au club à 16 ans. Des derbys, j'en ai joué 3 et niveau résultats, ce n'était pas trop ça (sourire). Mais ça reste des matchs que j'aimais disputer. Il y avait de l'intensité et de la pression. Plus que pour toutes autres rencontres. Je sais qu'il faudra mettre le pied (rire). J'en garde des bons souvenirs, malgré tout. Mais je ne me voile pas la face, ce sera un cran au-dessus dimanche, on se sait attendu. Et il faudra faire sans nos supporters".


- A ce sujet, l'absence du Peuple Vert aura-t-elle un vrai impact ?


"On va être qu'entre nous (sic). On sait que les supporters seront tous devant la télé ou derrière les radios. Mais dimanche, on y va à 30, joueurs, staff et direction compris, face à un stade tout entier qui nous sera hostile. On se doute de la manière dont on va être accueilli sur place, mais on sait aussi qu'on ne joue pas que pour nous. Maintenant, les fans ne seront pas là, c'est comme ça. Évidemment, nous sommes tous déçus. Mais on va voir les supporters demain, ils vont nous faire passer des messages. (Sourire) Bon, personnellement, je sais à quoi m'attendre, car avant d'être joueur, j'ai été à leur place".


- Justement, est-ce que tu vas réaliser un rêve en jouant ce derby dimanche ?


"Clairement. J'ai conscience d'avoir la chance de réaliser le rêve de nimporte quel Stéphanois. Porter le maillot vert. Avec ce parcours : petit, j'allais au stade, je regardais les matchs. Ensuite, à l'adolescence, j'ai intégré le club. Le centre de formation déjà, c'était un petit rêve pour moi. Et là, aujourd'hui, il y a le grand rêve : jouer en professionnel à l'ASSE, en Ligue 1 et s'apprêter à disputer un derby. C'est un accomplissement. Porter ce maillot, quand on l'aime, c'est beau. Avec le groupe, on a connu la montée la saison dernière. Gagner un derby, le 1er au Groupama Stadium en plus, ce serait historique. Le rêve ultime en quelque sorte (sourire)".


- Tu préfères battre l'OL cette saison que gagner un titre, par exemple ?


"(Il réfléchit). Gagner un titre contre l'OL (rire). Plus sérieusement, personnellement, je penche pour une victoire face à Lyon. Mais d'un point de vue collectif, je dirais un titre".


Pour savoir si le rêve deviendra réel, rendez-vous est donné dimanche à 20h45. Le derby sera à suivre sur Activ Radio, à partir de 20h30, en direct du Groupama Stadium.