Roannais : La fabrikathé sort son calendrier de l’avent
Publié : 1er décembre 2022 à 8h50 par Nicolas Georgeault
Le thé de la Fabrik à thé
Crédit : Activ Radio
Pour les fêtes de Noël, la Fabrikathé sort son premier de calendrier de l’avent. A cette occasion nous sommes rendus dans l’entreprise, reportage.
La production du thé presque de A à Z
Juste derrière la boutique, Manuel de Sousa, assembleur de thé, coupe les marrons glacés. Il les verse dans le mélangeur avec des dattes, du thé noir, de châtaignes ou encore des boutons de roses jaunes pour créer la recette châtaigne vanille. Dans l’agitation ambiante, les effluves de thé se mélangent à celles des matières utilisées pour créer les recettes.
Ces recettes, unique en leur genre, sont « originales » et elles sont toutes confectionnées sur place. A chaque nouvel essai de recette « on redéguste tous en commun y compris avec les palets un peu plus novices. C’est vraiment collégialement que l’on accepte la recette ou pas » raconte Julien David, le directeur de l’entreprise. La règle est de rendre compréhensible la boisson pour le grand public : « les arômes c’est deux ou trois maximums pour que les cerveaux puissent les comprendre. »
Le calendrier de l'avent de la Fabrik à Thé
Crédit : Activ Radio
Une fois les produits assemblés, il faut les mettre en sachets. Une machine métallique qui fait la taille d’un humain s’en occupe. Les petites pyramides contenant les mélanges sont « recyclables, compostables. Elles sont faites en fécule de maïs et en cinq semaines elles ont disparues ». Les sachets sont habituellement fabriqués en nylon qui a le défaut de libérer des microparticules de plastique.
Les matières utilisées viennent du monde entier
La Fabrikathé essaye donc de limiter le coup écologique de sa production malgré ses nombreuses importations « l’impact carbone d’importer des thés de l’autre côté de la planète est important » précise Julien David qui importe 900 à 950 matières premières issues de vingt-trois pays différents.
« On essaye d’être en circuits courts parce qu’on s’autorise un intermédiaire quand on fait de l’importation pour avoir un produit le moins cher possible » précise-t-il. Des produits qui doivent avoir une certaine qualité puisque « 98% des matières premières sont labélisés bio » et pour assurer cette qualité la Fabrikathé utilise « des modes de sourcing différents. On se rend sur place, on travaille avec un maitre thé comme au Japon… »
Des théiers en pots
Crédit : Activ Radio
Développer la culture du thé
Derrière la boutique de la Fabrikathé, environ 800 théiers de deux ans d’âge ont poussé. Il faudra attendre qu’ils aient cinq ans pour avoir une récolte utilisable en production avec comme objectif à long terme d’avoir 10 000 théiers. 8 000 à 10 000 théiers pour un hectare « donne cinquante kilos de thé, donc c‘est vraiment une production faible, réservé à la restauration et l’hôtellerie très très haut de gamme » précise Julien David.
Un champ de thé
Crédit : Activ Radio
Avec certains de leurs théiers qu’ils appellent leurs « mamans », ils ont pour but de les faire se reproduire grâce à leurs graines qui, situées juste sous les feuilles, ressemble à des petites billes vertes. « A raison de 200, 300 théiers par an, il va nous falloir cinq-six pour arriver à nos 10 000 théiers. »
Se diversifier pour pouvoir en vivre
Pour se procurer une de leurs 500 références de thé artisanal, la plupart coûtent entre dix et quinze euros les cent grammes. Certains de leur grand cru peuvent monter jusqu’à 300 euros pour des « thés rares ». Ce sont douze millions de tasses de thé produites par la Fabrikathé qui sont bu chaque année selon Julien David.
Mais « pour se développer il faut être agile et développer plein de petits projets annexes » car aujourd’hui « on ne ferait que du thé, ça serait compliqué » admet-il. Les infusions représentent par exemple la moitié des ventes mais la Fabrikathé a surtout choisi de vendre d’autres produits. Du sel, du miel mais aussi une marque d’épices. « Comme on a l’exploitation agricole sur la partie printemps-été, comme on a la marque d’épices, ça permet de lisser l’activité sur l’année. On va commencer une autre activité : on va faire nos pâtes artisanales » annonce Julien David qui souligne tout de même « une belle croissance depuis 2016, on est passé d’assembler notre thé à trois dans un garage à 22 salariés. »
Les produits de la Fabrik à Thé
Crédit : Activ Radio
Dans les plantations, on retrouve donc sans surprise des plantes aromatiques et médicinales (28 000 plants au total) comme de la lavande mais aussi du piment d’Espelette et des ruches. Des plantations qui poussent aussi grâce à un climat digne de celui « d’Avignon il y a cinq ans » symbole d’un réchauffement climatique rampant : « ça laisse songeur sur ce que va devenir l’agriculture dans la Loire » glisse Julien David.