L’eau de source de Montarcher est commercialisée

Publié : 2 janvier 2023 à 7h49 par Nicolas Georgeault

Les bouteilles d'eau de source de Montarcher

Crédit : Activ Radio

Deux ans après le projet de reprise de Jean-Louis Bissardon, les premières bouteilles d’eau plate sont commercialisées. L’eau gazeuse devrait être vendue à la mi-janvier.

Un projet de reprise 


Lundi 21 novembre, l’Agence Régionale de Santé délivre son autorisation de commercialisation et permet de faire aboutir un projet de deux ans. En mars 2020, Jean-Louis Bissardon rachète l’activité avant de racheter le bâtiment début 2021. « Une friche » à l'époque selon ses mots alors que l’usine était désaffectée depuis 2018. Il a fallu attendre l’arrêté préfectoral d’exploitation le 19 juillet 2022 pour lancer le fonctionnement de l’usine.   


Trois ans après l’arrêt du forage, Jean-Louis Bissardon investit deux millions d’euros au total. De l’argent qui sert à remettre à neuf l’usine. Il est soutenu par les pouvoirs publics qui financent sa reprise à hauteur de 570 000 euros en cumulant les aides de l’Europe, l’État, la Région et le Département. Montarcher, village de 74 âmes, est la plus petite commune à avoir été inscrit dans le plan France Relance.


Jean-Louis Bissardon raconte l'histoire de la reprise de l'usine : 

Un partenariat public-privé


La source d’eau exploitée depuis près de 23 ans permet de récupérer de l’eau au sein de la roche en granit. C’est la ville de Montarcher qui possède les forages et qui a donné le droit à l’usine d’exploiter au maximum 30% de la source. Sur ces 30%, environ « 15 à 20% sont exploités » selon Jean-Louis Bissardon.


L’aval de l’ARS, très attendu, a consisté en une analyse du processus industriel et des analyses de l’eau avec 700 à 800 molécules de pollution analysées. La particularité de l’eau de Montarcher est son faible taux en minéraux (40 mg par litre, une très faible teneur en sel, 4 mg par litre et très peu de résidu à sec) ce qui permet de mieux éliminer les toxines et de ne pas surcharger les reins dans leur fonctionnement par rapport à des eaux fortement minéralisées.

Les bouteilles d'eau de Montarcher sont prêtes à être remplies

Crédit : Activ Radio

L'eau qui ne touche pas l'air


L’usine située dans les Monts du Forez, à 1100 mètres d’altitude, puise l’eau à quelques centaines de mètres de son emplacement. L’eau est amenée « par des tuyaux totalement stériles » dans une cuve de 10 000 litres qui reçoit l’eau avant de la traiter. « Elle va être filtrée pour enlever toutes les particules solides », ces petites particules qui peuvent être polluantes  explique Gaston Morel, apprenti commercial. Elle est ensuite envoyée vers une autre salle où elle est gazéifiée « avec injonction (un ajout) de gaz pour avoir des bulles petites et finement pétillantes » détaille-t-il.


L’eau va ensuite être mise en bouteille : « elle est mise en surpression afin d’éviter tout contact entre l’eau et l’air. Les bouteilles sont lavées, remplies puis bouchonnées. Elles sont ensuite testées par un laser qui testent si elles sont bien remplies ou pas » raconte Gaston Morel.

Les machines nécessaires à la gazéification de l'eau

Crédit : Activ Radio

Les bouteilles sont toutes en verre avec pour objectif d’ « avoir zéro plastique » qui n’est utilisé que « au niveau de la palettisation pour faire tenir les bouteilles dans les cartons » aussi bien dans un souci environnemental que pour éviter les particules de plastique dans l’eau. Seul bémol, les bouteilles sont importées de l’étranger alors que l’usine veut construire une forte identité locale pour un marché régional. « On a quelques soucis budgétaires, quantités et qualités » pour se fournir en verre français explique Gaston Morel. Les bouteilles sont ensuite étiquetées avant d’être emballées.


Cafés, hôtels et restaurants régionaux comme cœur de cible


Les cartons remplis de l’eau de Montarcher touchent pratiquement le plafond et sont prêts à être expédiés alors que l'entreprise prévoient de produire environ 1,5 million de bouteilles tous les ans. La bouteille coûte environ 1,50 euros le litre dans le commerce, elle est disponible dans des magasins spécialisés comme Biocoop, La Vie claire ou Satoriz « mais vous ne nous verrez jamais sur Intermarché, Leclerc, Auchan... Ce n’est pas notre cœur de cible » précise Gaston Morel. L’objectif est d’atteindre un million d’euros de chiffre d’affaires l’an prochain pour cette entreprise qui souhaite passer de quatre à dix salariés.


Gaston Morel nous parle du positionnement de la marque : 

« Il est plus que temps que l’eau sortent » estime Gaston Morel qui se définit comme « un artisan de l’eau ». Ce sont en particulier les cafés, les hôtels et les restaurants qui sont leur cœur de cible. Vous pouvez retrouver l’eau de Montarcher à La Corbeille des Saisons, La Java Bleu ou encore au Clos Perché, l’idée étant de travailler avec des restaurateurs locaux. Pour l’eau gazeuse, il faudra encore attendre un peu avant de la mettre sur votre table, elle devrait être commercialisé à la mi-janvier 2023.