Fermeture d'Auchan à Roanne : les trois points qui coincent pour les salariés

Publié : 28 juin 2019 à 8h38 par Fabien Zaghini

Le supermarché Auchan du centre-ville de Roanne va baisser définitivement le rideau ce vendredi, mais la trentaine de salariés est encore dans le flou le plus total concernant son avenir. Après l'annonce tardive de cette issue après l'échec des négociations concernant une implantation dans le futur centre commercial Foch-Sully, la direction du groupe n'a donné que très peu d'informations aux équipes. Pis, elle n'a apporté aucun accompagnement durant les premiers mois, et se montre peu encline à partager le dédommagement suite à son expropriation par la Ville de Roanne. Le point.

Une communication minimaliste

Initialement en discussion avec la Ville de Roanne pour occuper le futur emplacement dédié à un supermarché dans le centre commercial Foch Sully, Auchan aurait pris sa décision de ne pas en faire partie dès le mois de décembre. Les salariés n'en ont été informés que le 5 mars, à quelques minutes de la venue du juge d'expropriation. Entre temps, une salariée roannaise qui travaillait à Auchan Tarare avait obtenu sa mutation pour le magasin de Roanne en début d'année, sans savoir que l'enseigne allait baisser vitrine... C'est ce manque de transparence qui est mal vécu par les salariés, qui n'ont pas appréciés par ailleurs de noyer cette annonce avec le plan de fermeture de 21 magasins au plan national. Car si les 20 autres entités paient un manque de résultats, Auchan Roanne ferme pour une toute autre raison - son expropriation pour laisser place à un centre commercial, son activité étant rentable avec 2000 passages en caisse par jour.

Une prime fantôme

L'expropriation du magasin Auchan Roanne s'accompagne d'un dédommagement de 2,5 millions d'euros pour le groupe. Mais à ce stade, les salariés ont compris qu'ils ne verront pas le moindre centime de ce montant. Ils n'ont d'ailleurs que peu d'informations quant à leurs conditions de licenciement à venir, et s'attendent à recevoir le minimum légal. Difficile à encaisser pour une équipe composée pour l'essentiel d'historiques, qui possèdent parfois plus de trente années d'ancienneté. Quant à leur avenir, il demeure parfaitement flou, car ils n'ont toujours pas vu la couleur du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Les salariés ont toutefois peu d'espoir de reclassement : tous ont construit leur vie dans le Roannais et le groupe Auchan ne possède aucun autre magasin sur le territoire, les plus proches se situant à Tarare et Villars...

Un accompagnement inexistant

L'annonce de la fermeture du magasin Auchan Roanne fut autant une surprise qu'un choc pour ses salariés, l'incertitude entourant leur avenir une source d'angoisse. Mais impossible pour eux de s'en ouvrir lors d'une visite à la médecine du travail de mars à mai, car le groupe n'était pas à jour de cotisations... Un psychologue a été dépêché sur le tard, et la première visite médicale est intervenue ce mardi, soit plus de cent jours après l'annonce.Retrouvez le témoignage des salariés d'Auchan Roanne qui restent mobilisés pour faire valoir leurs droits et publieront dans les prochains jours une vidéo sur YouTube afin de faire connaitre les conditions de cette fermeture.