Camaïeu racheté par des entrepreneurs implantés dans la Loire ?

Publié : 7 décembre 2022 à 7h51 par Nicolas Georgeault

Karine Renouil-Tiberghien et Arnaud de Belabre

Crédit : LinkedIn Karine Renouil-Tiberghien

La marque de prêt-à-porter Camaïeu est vendue aux enchères à 14h ce mercredi. Karine Renouil-Tiberghien et Arnaud de Belabre qui dirigent deux entreprises ligériennes sont sur les rangs.

Racheter le nom de la marque pour profiter de son pouvoir attractif


Il y a deux semaines, l’annonce s’est faite sur les réseaux sociaux : « Enoooorme … Avec Arnaud De Belabre On va essayer de reprendre la marque Camaïeu !!! » écrit Karine Renouil-Tiberghien sur LinkedIn. Le post provoque presque 70 000 réactions : « ça nous a beaucoup étonnés d’avoir autant d’engouement mais ça nous a beaucoup confortés » raconte Arnaud de Belabre.

L’objectif c’est de revenir « à ce qui était prévu par les fondateurs », du 100% made in France. Une volonté qui s’inscrit dans la continuité de leurs trois entreprises : le groupe textile Manufacture de layette et tricots (MLT), basé à Pau, la manufacture de tricots Jean Ruiz, spécialisée dans la maille à Roanne et celle Marcoux-Laffay basé à Sainte-Agathe-la-Bouteresse dans la Loire.


Le nom de Camaïeu comme porte-étendard du made in France


Parmi les lots mis en vente, c’est le nom de la marque qu’ils souhaitent racheter. Le but est de pouvoir exploiter le nom Camaïeu qui « bénéficie d’une image incroyable » selon Arnaud de Belabre. « Si on veut développer la production locale, il faut aussi s’appuyer sur des noms connus » explique-t-il.


Les magasins, la dette accumulée par l’enseigne ou encore les salariés ne sont donc pas concernés par ce rachat. Les entrepreneurs assurent tout de même vouloir « repartir avec certaines personnes qui ont fait l’histoire de Camaïeu c’est quelque chose que l’on souhaite » même s’ils ne « monteront pas un réseau tel qu’il existait » prévient-il.


Des entreprises habituées des rachats sont aussi sur les rangs


Les deux entrepreneurs se sont spécialisés dans le rachat d’entreprise avec leur première reprise en 2016, celle de la Manufacture de layette et tricots à Pau. Les rachats des manufactures de tricots Jean Ruiz en 2018 et Marcoux-Laffay en 2021 suivront. Spécialisé dans les vêtements tricotés, ils produisent un million de pièces par an selon leur chiffre. Des bonnets, des écharpes ou encore des pulls pour un chiffre d’affaire de 7,5 millions d’euros en 2022.


Mais cette fois c’est différent. Une dizaine de société dont des entreprises connues et expérimentées sont sur les rangs pour racheter Camaïeu. Chacune a versé une caution de 50 000 euros pour pouvoir participer. Le prix de départ de l’entreprise est fixé à 500 000 euros.


Arnaud de Belabre précise ne pas avoir fixé de montant maximal mais « la mise prend en compte un certain nombre de paramètres économiques que nous estimons justes ». Cet investissement serait financé par un mélange de prêts et de fonds propres (de l’argent qu’ils possèdent) même si on ne sait pas dans quelles proportions. Ce rachat se ferait via leur Holding Tibergien Invest, la société qui regroupe les trois entreprises qu’ils possèdent déjà.


Un projet sur le long terme 


Une fois racheté « l’idée serait de récréer une filiale (de Tibergien Invest) comme nos trois manufactures, créer une petite sœur à ces trois manufactures qui seront des outils de production de Camaïeu distribution » avec des entreprises qui sont « toutes liées et indépendantes. » Les produits seront d’abord vendus sur un site internet avec de la production « par petites touches. » La première étape « c’est de proposer d’ici l’hiver 2023 (juin-septembre) une première collection. »  


Les changements dans la Loire, Arnaud de Belabre : 

Une fois la marque implantée sur internet le but sera « de s’appuyer sur des réseaux de distribution qui existent » pour probablement distribuer les vêtements dans la grande distribution comme ils le font actuellement puisque les produits actuels sont distribués à Auchan, Carrefour ou Lerclerc mais aussi dans de la distribution spécialisée comme Kiabi. Pour un « un pull dans une maille sympa, colorée, agréable » il faudra en tout cas débourser 80 à 90 euros.