4 mois après son inauguration, où en est l’Unité d’Accueil Pédiatrique Enfants en Danger de l’Hôpital Nord ?

"On sent vraiment qu’on couvre un besoin", affirme Claudine Fargier, l'infirmière puéricultrice. L’objectif de l’UAPED, c’est avant tout de fluidifier les parcours d’enfants, de 0 à 18 ans, victimes de maltraitance. Pour se faire, tous les corps de métiers concernés par les procédures sont regroupés. En son sein, se retrouvent ainsi une salle d’audience utilisée par les forces de l’ordre, une infirmière puéricultrice, une psychologue, une assistante sociale, un pédiatre et des médecins légistes en relation avec le service.

L’Unité est ouverte à temps partiel, le mardi, le vendredi et un mercredi sur deux. Ce sont près de 60 enfants qui ont été reçus depuis 4 mois, victimes ou potentielles victimes d’agressions sexuelles et autres violences physiques.

L'enfant est reçu sur rendez-vous après le signalement d’un public extérieur (famille, enseignant, médecin généraliste...), ou bien sur réquisition dans le cadre d’une procédure judiciaire. Il peut également être vu au cours d’une hospitalisation dans les services de pédiatrie ou après un passage par les urgences pédiatriques.

Leur passage au sein de l’UAPED permet concrètement d’effectuer un signalement de maltraitance, de soigner ces enfants et de les suivre, de débuter des traitements en urgence, de proposer aux parents un accompagnement psychologique et social ou encore de coordonner les différents professionnels concernés.

L’unité a également été conçue pour que ces mineurs se sentent le plus à l’aise possible avec la procédure dont ils sont sujets. "Dans la salle d’audience, une caméra a été installée. Elle permet à l’enfant de ne raconter qu’une fois les faits. Les images sont retransmises au médecin légiste et au psychologue qui pourront se concentrer uniquement sur leur intervention", explique Claudine Fargier.

"On travaille aussi beaucoup sur l’accueil des enfants", explique Floriane Varinard, psychologue. "Les enfants appréhendent souvent ce rendez-vous. On a eu beaucoup de retours positifs des familles sur la manière dont ils ont vécu cette rencontre", se réjouit-elle.

Ce service a été créé dans le cadre d’une obligation ministérielle. L’instruction daterait de novembre 2021 et demande une UAPED dans chaque département. Encore en construction, cette unité du CHU de Saint-Etienne observe des points d’amélioration. Claudine Fargier déclare : "à l'avenir, nous espérons avoir un médecin légiste qui fait pleinement partie de l’équipe".