Saint-Etienne: un service de médecine plein de technologies pour aider les patients à retrouver leur motricité
30 mars 2023 à 9h27 par Nicolas Georgeault
Le préfet de la Loire, Alexandre Rochatte était ce mercredi en visite au service de Médecine physique et de réadaptation du CHU de Bellevue à Saint-Etienne. Le but est de lutter contre les pertes de motricité. Pour le préfet ligérien il s'agissait de sensibiliser aux accidents de la route.
Les patients peuvent retrouver de la motricité
Marie-Claude déplace sa voiture sur le jeu de formule 1 qui s’affiche sur l’écran devant elle grâce à un manche qu’elle tient dans sa main. Un robot aide plus ou moins les personnes en fonction de leur motricité. « Il y a trois modes de fonctionnement. Un qui est facile, le robot travaille pour la personne. Quand la personne a un peu de motricité, c’est un mode actif aidé. Pour les personnes qui ont bien progressé, on va pouvoir induire de la force. » explique Diana Rismud, ingénieure au CHU.
C’est « un moyen ludique de retrouver de la motricité » précise-t-elle. « Ca fait avancer un peu le mouvement d’épaules, de bras, c’est super quoi ! On n’a pas l’impression de travailler » confirme Marie-Claude.
Si les autres technologies ne sont pas toutes aussi ludiques, elles permettent toutes aux patients de travailler leur motricité. L’exosquelette, acquis il y a trois semaines par le CHU permet de se déplacer les personnes qui n’ont aucune motricité. L’objet permet aux patients de se mettre debout puis de marcher ainsi que « différents exercices de travail de l’équilibre, de posturologie pour redonner aux patients les capacités de verticalisation (être debout) et d’équilibre » explique Etienne Ojarias.
Une autre machine permet de « tromper le cerveau » explique Diana Rimsud avant d'ajouter que « c’est un dispositif de lésion motrice qui est basé sur la plasticité cérébrale. On va travailler sur la planification du mouvement. Imaginons que votre bras ne marche plus ou moins bien, vous avez toujours un feedback négatif de notre mouvement. L’idée c’est qu’on va filmer le bras qui va bien, on va inverser l’image, on va cacher votre bras qui va bien derrière l’écran et on va vous restituer une image de votre qui va très bien. C’est une image visuelle très forte qui en général va vous faire un feedback positif qui va renforcer les commandes motrices. » Alexandre Rochatte s'est prêté au jeu et a essayé l'appareil : « c’est très troublant, Je sais que mon bras gauche ne bougeait pas. En revanche, j’avais l’illusion d’avoir donné l’instruction qu’il bouge. » confirme-t-il.
Enfin, un simulateur de conduite à la technologie avancé permet de retrouver ses aptitudes au volant. « Pour pouvoir reconduire, j’ai dû passer un nouveau permis » précise Didier Machabert, tétraplégique. Le but est de pouvoir travailler les réflexes avec par exemple la simulation d’un accident. La technologie s’adapte aux différentes pathologies.
Un travail complémentaire à celui
Toutes ces technologies sont complémentaires avec les soins traditionnels. Didier Machabert est dans son fauteuil roulant lorsqu’il explique être devenu paraplégique en 2022 après avoir été victime d’un accident de la route : son vélo a percuté une moto. « La plupart des accidentés de la route passe par ce service » tient à rappeler Alexandre Rochatte, le préfet de la Loire qui a signé ce mercredi matin le DGO, un document qui liste les actions dans le département concernant la sécurité routière.
Durant six mois, il a suivi une rééducation, qu’il a effectué de juillet à novembre. Mais depuis sa sortie il a un suivi médical. « Quand j’ai des problématiques, je vais voir mon médecin généraliste et il ne sait pas trop quoi me dire et je reviens voir les spécialistes ici » avec notamment encore trois séances de kiné par semaine.
Concernant le simulateur de conduite, le coût d’environ 100 000 à 150 000 euros et a été financé par trois établissements de santé. Le montant des autres appareils n’a pas été communiqué même s’il nous a été indiqué que le Reaplan (l’appareil sur lequel Marie-Claude « joue » à la Formule 1) a été financé par un appel à projet des accidentés de la route, la DGOS (un service dans lequel Alexandre Rochatte a travaillé).
Le but premier est avant tout d’aider les patients mais servent également à réaliser des études scientifiques « il y a forcément le but de faire avancer la science rééducative en utilisant ces appareils. On va essayer de comprendre comment ils agissent sur le cerveau, par exemple en utilisant des techniques encéphalographies ou autre. »