Saint-Etienne : les syndicats alertent sur des dysfonctionnements au lycée Etienne Mimard
Publié : 25 mars 2024 à 8h20 par Camille Moreira
Des parents d'élèves et des professeurs syndiqués dénoncent des dysfonctionnements de la part du proviseur du lycée Etienne Mimard, à Saint-Etienne. Après les avoir fait remonter au rectorat, ils attendent des changements.
Au lycée Étienne Mimard, le climat est tendu. Les parents d’élèves et les professeurs se mobilisent pour dénoncer des dysfonctionnements qui seraient, selon eux, directement liés aux agissements du proviseur.
" On a un chef d’établissement qui ne remplit pas ses devoirs et ne s’assure pas de l’intégralité des documents qui doivent être fournis aux élèves ", indique Sylvain Therrat, représentant des personnels du lycée à la CGT Educ'action et élu au Conseil d’Administration (CA) de l’établissement.
En cause, des élèves, notamment du côté lycée professionnel, qui seraient envoyés en stage avec des conventions incomplètes. " Le proviseur ne s’assure pas que l’autorisation de travaux sur machines dangereuses pour les élèves mineurs est complétée, ça met les entreprises en risque alors même qu’elles rendent service à l’établissement en accueillant nos élèves. "
Pour pallier cette situation, les enseignants ont rédigé une procédure d’encadrement des stages qui a été voté en CA contre l’avis du chef d’établissement. Le proviseur aurait fait disparaitre ce vote du procès-verbal. " Pour masquer ses inconséquences, il met en œuvre des pratiques d’intimidations et de harcèlement moral auprès de certains professeurs. "
Les parents d'élèves inquiets
Ce n’est pas tout, puisque les parents d’élèves ont, eux aussi, remarqué des dysfonctionnements. Sandrine Jouve est membre du bureau-conseil local FCPE Etienne Mimard et mère d’un élève du lycée, elle explique : " Pour la journée de l’enseignement supérieur, les terminales générales et technologiques ont eu une demi-journée banalisée pour participer à cet événement-là, ceux du côté pro n’y ont pas eu le droit ".
Indignés, les parents ont contacté la direction en demandant les raisons de cette inégalité. Ils ont obtenu pour réponse que c’était un choix. " Mais le choix de quoi ? de ne pas proposer aux élèves pros d’aller dans l’enseignement supérieur ? ", s’indigne Sandrine.
Le rectorat contacté
Patrice Chapat secrétaire du syndicat CGT de la cité scolaire Etienne Mimard indique : " On a envoyé à Monsieur le recteur un courrier de demande d’audience faisant état des choses. Il a été envoyé le 15 février ". Pourtant, avant d’en arriver là, parents et professeurs ont essayé de discuter à plusieurs reprises avec le chef d’établissement.
" Le chef d’établissement considère que la loi, c'est lui, mais il faut travailler dans un cadre respectueux, démocratique et sur la base de décision administrative. " Les professeurs insistent, il est compliqué d’inculquer à leurs élèves des règles que leur proviseur ne respecte pas et craignent pour la renommée de l’établissement. Ils espèrent ne pas avoir à judiciariser l’affaire. " On voit bien que le rectorat a nommé, à un moment, à la tête d’un paquebot, quelqu’un en capacité de mener un Zodiac, nous, on entrevoit une réaction de l’institution pour que le bateau soit restabilisé. "
Une attente qui s'éternise
Sylvain Therrat souligne : " Nous sommes toujours sans réponse du rectorat alors que nous avions indiqué nous tenir disponible même pendant les vacances scolaires au vu du caractère urgent de la situation ". Contacté, l’établissement n’a pas souhaité réagir.
De son côté, l’inspection académique a accepté de nous répondre et nous explique qu’il n’y a pas de mise en danger des élèves à l’intérieur de l’établissement et que le dossier et la demande d’audience des enseignants en désaccord avec le chef d’établissement est en train d’être examinée par le service juridique de l’académie. Des pièces et éléments ont été demandés au chef d'établissement, et sont eux aussi, à l'étude.
DROIT DE REPONSE DE MONSIEUR FRANCIS GERARD
"Votre article se fait l’écho de diverses attaques portées à l’encontre de Monsieur Francis Gerard, proviseur du lycée Étienne Mimard à Saint-Étienne.
Depuis la publication de votre article, le recteur de l’académie de Lyon a confirmé aux représentants du personnel et des parents d’élèves que l’organisation mise en place pour assurer la sécurité des élèves du lycée Étienne Mimard, d’une part, et que les conventions de stage utilisées, d’autre part, étaient en tout point conformes aux textes en vigueur et aux instructions ministérielles.
Monsieur Francis Gerard réfute par ailleurs avec la plus grande vigueur les accusations, susceptibles de qualifications pénales, proférées par un représentant du personnel contre lequel des poursuites en diffamation seront prochainement engagées.
Il déplore également les termes de mépris employés par un autre représentant et relayés par votre article.
La façon dont Monsieur Francis Gerard a fixé l’ordre du jour puis présidé le conseil d’administration du 6 février 2024 a, elle aussi, été saluée par le Rectorat".