« Je sais que le harcèlement coûte la vie ! » témoigne le Ligérien Bouboule_42

Un livre pour panser les plaies

« J'ai écrit dans un but thérapeutique. Quand j’ai fini le livre, j’ai senti qu’une page se tournait » raconte Gaëtan Canaveira.

En France, ce seraient 800 000 à un million d’élèves qui sont harcelés soit 6 à 10% des enfants.
« Je suis passé d’abord par une phase de déni où j’ai pensé que ce n’était pas extrêmement grave rembobine-t-il. Puis quand on prend conscience de ce que l’on est en train de vivre, ça fait vraiment ressentir de la honte. »

Une "revanche" via les réseaux sociaux

C’est en particulier son physique jugé « trop gros » qui est visé. « Au moment où je vivais le harcèlement, je pensais que c’était insurmontable » se souvient-t-il. A l’époque il n’en parle pas et souffre en silence. Aujourd’hui, avec le recul, il « invite à parler tout de suite un maximum. Mais aussi de faire des choses qui nous plaisent car je trouve que ça maintient en vie » conseille le Ligérien.

Ce harcèlement scolaire « se perpétue au travail et sur les réseaux sociaux par la suite ». Ce sont par ces mêmes réseaux sociaux qu’il prend sa « revanche ». Il s’inscrit sous le nom de Bouboule_42 : « le surnom que l’on m’a donné à l’école qui me faisait énormément de mal. [...] Je me suis dit que j’allais m’appeler comme ça pour en faire non plus une faiblesse mais une force. » 

Un thème grave abordé ave une certaine légèreté 

Bouboule_42 veut utiliser ses réseaux sociaux où il compte aujourd’hui près de 600 000 abonnés en cumulé (TikTok et Instagram) pour alerter : « le harcèlement coûte la vie ! » L’enjeu est d'ailleurs devenu politique. Pour la rentrée 2023, le harcèlement scolaire est « la priorité absolue » avait annoncé l’ex-ministre de l’Education Nationale, Pap Ndiaye. Un référent harcèlement doit être mis en place tandis qu’un élève harceleur pourra être changé d’école désormais. Un certain flou règne tout de même pour le moment et les chefs d’établissement attendent toujours les précisions du ministère.

Malgré la gravité du thème abordé, Gaëtan Canaveira « essaye d’éviter le côté dramatique mais souhaite faire passer de la positivité » dans son livre avec pour but d’aider sur l’après harcèlement et d « aider à libérer la parole sur ce sujet. »

Si vous êtes victime ou témoin de harcèlement vous pouvez contacter le 30 20. C’est le 30 18 en cas de cyberharcèlement.