Saint-Étienne : bientôt une "version 2" des Halles Mazerat ?
6h06 par Amandine Rousset
Depuis quelques mois, les stands se vident. Certains commerçants déplorent une perte de chiffre d’affaires, tandis que d’autres s’estiment chanceux d’avoir une clientèle fidèle. Mais la directrice des Halles tient à tous les rassurer, Biltoki travaille à la redynamisation de l’espace.
"On va arrêter de forcer sur le primeur, sur des choses qu’on a testées et qui ne fonctionnent pas. On va plus assumer d’être sur des Halles de restauration." Manon Raïa, directrice des Halles Mazerat de Saint-Étienne, entend répondre aux demandes des commerçants en redynamisant l’espace stéphanois. Depuis quelques mois, les Halles de Saint-Étienne, gérées par Biltoki, se vident de ses exposants. Le boucher, le primeur et maintenant la maison Dussap ont décidé de partir. La pâtisserie l’a annoncé il y a peu, elle ne fera plus partie de l’espace à partir d’avril 2025. Une tension commerciale qui s’illustre aussi par l’annulation de la réunion mensuelle d’octobre. Elle était prévue à la fin du mois dernier, mais a dû être supprimée, "ça a pris trop de proportion, et je ne pouvais pas répondre aux questions de tous", explique Manon Raïa. C’est d’ailleurs après cet imbroglio que la société Biltoki a bien voulu répondre à nos questions.
Ces départs répétitifs mettent le moral en berne de quelques commerçants. Ils se sentent seuls et ne savent plus comment réagir.
"J’ai constaté une baisse de fréquentation considérable cette dernière année. Les Halles manquent de dynamisme, de confort d’accueil. L’offre n’est pas au rendez-vous, il faut plus de qualité et de diversité. Personnellement j’ai vu mon chiffre d’affaires baisser de 40%", explique le propriétaire d’Adonys et Chop-Chop.
La fromagerie Perrin, elle, a déménagé du fond des Halles Mazerat pour se placer juste en face de l’entrée. Un choix stratégique. "Quand on était au fond, oui on souffrait un peu de manque de visibilité. Mais parce que justement quelques commerces avaient fermé et on se retrouvait un peu tout seul."
"Redynamiser les Halles, c’est notre priorité numéro une"
L’emplacement n’est en effet pas à prendre à la légère. Les vins Marcon le savent et s’estiment chanceux de leur position. Même si certains voient les Halles dépérir, d’autres y croient. Cela ne fait que quelques semaines qu’Hervé a implanté son stand italien et pour les Guenilles en Italie, tout fonctionne comme il l’avait imaginé. "J’espère que j’aurais fait un pari gagnant il y a quelque chose à faire c’est certain. On espère redynamiser ces Halles, même si aujourd’hui ce n’est pas totalement vide non plus." Manon Raïa, directrice des Halles Mazerat y croit aussi.
"On est là, on ne va pas partir. On a envie que ça fonctionne donc c’est à nous de travailler et de redynamiser l’espace. Oui tout le monde perd du chiffre d’affaires, oui les débuts de semaine sont compliqués mais le week-end on est plein. On a toujours du monde. Il faut leur donner envie, aux Stéphanois, de revenir. Et les évènements comme le marché de Noël vont nous aider."
Au-delà des évènements organisés, la redynamisation des halles stéphanoises passera certainement par une "version 2". "On est en train de bosser dessus, c’est notre priorité numéro une. Il faut revoir les types de restauration qu’on peut mettre, faire venir de nouveaux stands de régions différentes. Retravailler l’offre. On espère en tout cas que la 2e version de la structure sera mise en place d’ici 2025." Un loyer, aux Halles Mazerat, pour un stand, varie de 800 à 1 900 euros.