Rappel des Citroën C3 et DS3 : le temps d'attente s'allonge dans les garages

Les propriétaires de C3 et DS3 devront prendre leur mal en patience pour faire réparer leur voiture. Depuis mi-mai une campagne de rappel sur les modèles entre 2009 et 2017 concernant les airbags a été lancée. Plus de 600 000 véhicules sont concernés en France. Les airbags défectueux ne peuvent être changés que par des réparateurs agréés Citroën. 

Pour Jeremy Ott, gérant du garage Citroën du même nom situé à Saint-Priest-en-Jarez, environ "20 000 véhicules sont à traiter dans la Loire" pour "une vingtaine de garages" agréés par la marque. La campagne de rappel se situe en "période délicate"."On est avant les congés. En général, ce sont ces périodes là où les gens font entretenir leur véhicule pour pouvoir partir avant les vacances." Inclure le changement des airbags dans le planning déjà chargé de "avril, mai, juin, juillet" est donc "complexe". 

Certains garages refusent de participer à la campagne de rappel

S'ajoutent à cela plusieurs problèmes. Tout d'abord la réticence de certains garages Citroën à prendre part à la campagne de rappel. Jeremy Ott déclare : "j'ai eu pas mal de clients qui sont venus nous voir parce qu'ils nous disaient qu'ils avaient été chez leur agent habituel mais qu'il n'avait pas voulu le faire." En cause, des plannings trop serrés, une arrivée tardive des pièces et "l'aspect financier". Les garagistes doivent faire face à des délais de "1 à 2 mois" avant de recevoir les pièces commandées. 

Le changement des airbags sur les véhicules ne sont pas à la charge du client, mais de Citroën. Chaque garage doit d'abord commander les airbags avec ses propres fonds, réparer la voiture puis demander le remboursement à Citroën. Un investissement qui prend des mois avant d'être payant, en comptant le temps de livraison et le temps de remboursement. Les garages doivent injecter un budget de "600 à 700 euros par airbag" sachant qu'il est nécessaire de changer les 2 airbags avant pour chaque véhicule. "Je ne connais pas beaucoup de garages qui sont capables de faire l'avance."

Au garage Jeremy Ott, près d'une quinzaine de véhicules ont déjà eu leurs airbags remplacés, alors que de 50 voiture sont encore en attente. Pour le gérant, les airbags ne se placent pas en priorité par rapport aux autres opérations. "Il est hors de question de dire à mes clients "non je n'ai pas de place pour entretenir votre véhicule" parce que je fais des airbags."

Pour rappel, la campagne de rappel préconise aux voitures concernées de ne plus rouler. Des solutions de mobilité ont été présentées par Citröen avec le "largage" de véhicules de prêts dans les différents garages de la marque. Mais pour Jeremy Ott, leur nombre est largement en dessous de la demande, et les frais d'entretien que cela entraîne au garage sont bien trop importants.