Loire : 55 classes fermeraient à la rentrée de septembre

Publié : 9 février 2024 à 7h49 par Amandine Rousset

classe fermeture Saint-Georges-Hauteville
L'école de Saint-Georges-Hauteville
Crédit : Parents délégués de l'école

Les syndicats ont fait fuiter la liste de la carte scolaire. L’académie de Lyon devrait officialiser les ouvertures et fermetures le 15 février. Face à certains choix, les parents délégués font entendre leur colère.

55 classes fermeront, tandis que 45 ouvriront dans la Loire. La FSU-SNUipp42 a dévoilé la carte scolaire pour le département, ce mardi 6 février au soir. Alors que les fermetures et ouvertures seront officialisées par l’académie de Lyon le 15 février, certains parents d’élèves se mobilisent.

Saint-Georges-Hauteville

Sur la commune de Saint-Georges-Hauteville, les parents délégués ont choisi de bloquer l’école pendant plus d’une semaine. Ce jeudi 8 février et ce vendredi 9, ils assurent par exemple le standard téléphonique de la directrice, à la place de cette dernière, pour appuyer davantage leur mécontentement. Quelques fois les enfants ne pouvaient pas accéder à leurs classes, alors que vers la fin de semaine, c’est le bureau de la directrice qui était bloqué. "La directrice de l'école ne pourra pas recevoir d'appels ni de mails. Ce seront les parents d'élèves qui y répondront ", indiquent les parents. La raison principale de leur colère ? La suppression d’une classe. 127 élèves devront être répartis dans 5 classes en septembre 2024. 

"Ce ne sont pas du tout les mêmes conditions d’apprentissage. Les enseignements ne sont pas les mêmes, ils ne peuvent pas être individualisés. Si un enfant est en difficulté, on ne le voit pas dans le lot", s’inquiète une maman.

Boisset-lès-Montrond

Du côté de Boisset-lès-Montrond, l’école communale va elle aussi devoir se séparer d’une de ses classes. A l’instar de Saint-Georges-Hauteville, 127 enfants devront être répartis sur 5 classes. Dont certaines seront à triple niveau. Ici aussi, les parents se sont mobilisés et ont bloqué l’école quelque temps. Ils dénoncent une dégradation de la qualité de l’enseignement. Valérie Dupré, maman d’un garçon scolarisé en CM1, s’indigne face à la situation.

"Aujourd’hui, on nous demande, à nous parents, d’inculquer des valeurs anciennes à nos enfants comme le respect et la bienveillance et malheureusement, on se rend compte que ce n’est pas suivi par les hautes autorités. Comment on peut demander à nos enfants d’être respectueux alors qu’on nous ferme des classes sur l’école du village ? Et qu’on valeur donne une éducation de qualité médiocre au niveau scolaire."

Manifestation fermeture classe Boisset-lès-montrond
Les élèves ont tenu à faire passer un message à travers cette banderole
Crédit : parents délégués de l'école

Unieux et Veauche

Dans la commune d’Unieux, c’est l’école du Vigneron qui est concernée par la fermeture d’une classe. Au total, une vingtaine d’enfants nécessitent un suivi particulier, ou sont en situation de handicap. A Veauche, la situation est similaire : une classe va fermer ses portes à la rentrée de septembre, et les parents craignent que les élèves ULIS manquent d’accompagnement. Selon certains parents délégués, l’inclusion dans ces écoles ne pourra pas se faire dans de bonnes conditions. A Unieux, une pétition a été mise en ligne pour soutenir la mobilisation.

Saint-Jean-Bonnefonds

Après de nombreuses discussions c’est finalement l’école Lamartine qui va voir son nombre de classes réduire. Nadia Bourachot, parent délégué, s’inquiète pour l’avenir des élèves.

"À quel moment, lorsque l’inspecteur dit "l’inclusion j’en fait une affaire, il faut permettre à ces enfants en situation de handicap d’avoir une scolarité ordinaire", on s’intéresse réellement, dans cette situation de fermeture des classes, à l’inclusion ? A quel moment on s’intéresse aux enfants pour leur permettre une instruction correcte, réelle, intéressante ? À quel moment on permet aux enfants de poser des questions à la maîtresse ? A quel moment la maitresse peut apporter efficacement ses capacités d’enseignantes à ses enfants qui sont demandeurs. Elle ne peut pas la maitresse, elle ne peut pas gérer la classe à plusieurs nveaux."

Les parents continuent de se mobiliser, ils ont déjà rencontré la directrice et les élus de la Ville, ont organisé des marches, et bloqué quelques heures l’école. Une pétition est en ligne.

568 élèves en moins

Au total, la Loire va perdre 568 élèves à la rentrée de septembre. L’année précédente le département avait vu ce chiffre atteindre les 777.

Malgré plusieurs sollicitations, l’académie de Lyon n’a pas souhaité communiquer avant la date du 15 février.


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