Coiffeur pendant 57 ans, Vincent Falletta reçoit la médaille d’or de la Ville de Saint-Etienne

Publié : 2 février 2024 à 6h51 par Amandine Rousset

médaille or Gaël Perdriau Vincent Falletta
Une cérémonie était organisée en l'honneur de Vincent Falletta le 26 janvier 2024
Crédit : Activ Radio

Ce Stéphanois a commencé à couper des cheveux à l’âge de 13 ans. Cette passion, il la partageait avec son père. Au fil des ans, le septuagénaire a réussi à tisser des liens forts avec ses clients.

Pendant 57 ans Vincent Falletta a coiffé les Stéphanois. Pour "services rendus à la ville", ce septuagénaire a reçu la médaille d’or de la Ville, la plus haute distinction que peut offrir la mairie stéphanoise. N’étant pas au courant de cette cérémonie, Vincent Falletta est arrivé dans la salle, surpris et ému, sous les applaudissements de sa famille et de quelques-uns de ses amis. Pour lui, cette médaille représente les années passées auprès de son père. "Je peux la couper en deux et dire qu’une moitié est pour mon père, qui m’a tout appris, et l’autre moitié pour moi, qui ait suivi ses pas. Si j’ai cette médaille c’est grâce à lui, je lui dois beaucoup." Médaille en main, le sourire ne quitte pas ses lèvres.

Coiffeur dès 13 ans

Dès son plus jeune âge, l’homme de 72 ans a été initié au métier de coiffeur.

"On se levait le matin c‘était les cheveux, à midi c’était les cheveux, l’après-midi c’était les cheveux, le soir c’était les cheveux. On ne parlait que de coiffure. Et à 13 ans, il m’a dit bon tu viens au magasin. Et, dans la foulée, j’ai attaqué mon métier de coiffeur et jamais je n’aurais pensé que ça dure aussi longtemps."

Son salon, il le laissait ouvert de 7 heures du matin jusqu’à 21 heures. Vincent Falletta n’a jamais réussi à considérer ses clients comme de simples clients de passage, tous sont devenus ses amis au fil des ans. Malgré les nombreux souvenirs qui peuplent son esprit, un en particulier se démarque. Il le raconte avec le sourire, et une certaine fierté dans sa voix : "j’ai coiffé Mastroianni." "Il est venu dans mon salon, il m’a dit "j’ai su qu’il y avait un coiffeur italien". Sur le coup je ne l’ai pas reconnu et puis on s’est mis à discuter et de minutes en minutes je me disais "tu es en train de coiffer Mastroianni."

"Ce n’est pas la coiffure que j’ai connue"

Originaire de la Sicile, Vincent Falletta, maintenant à la retraite, espère voyager avec sa femme. Celui qui ne prenait qu’une semaine de vacances par an pendant ses années actives, tient à profiter du temps qu’il lui reste avec sa famille. "Le plus important pour moi maintenant est de passer du temps avec mes proches, et surtout mes petits-enfants." Même s’il n’exerce plus, le Stéphanois garde un œil sur la profession. Et ce qu’il observe ne lui plaît pas forcément. Pour lui, la coiffure d’aujourd’hui n’est pas la même qu’hier.

"Ce qu’il s’est passé c’est que des franchises sont arrivées et la clientèle n’était plus que de l’argent. Personnellement l’argent ne m’intéresse pas. Moi ce que je voulais c’était coiffer et faire plaisir à ma clientèle. Cette nouvelle forme de coiffure, elle est venue, peut-être dans un bon sens, je suis peut-être vieille école. Mais ce n’est pas la coiffure que j’ai connue. Celle où on se connaissait tous, celle où dès qu’on avait besoin de quelque chose on allait voir le coiffeur d’à côté."

Son fils, Charles, du même prénom que le père de Vincent Falletta, se dit très fier du parcours de son père. "Aujourd’hui, j’exerce mon métier avec passion, car j’ai toujours vu mon papa coiffer avec passion."


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