Saint-Etienne : Le commerce vit une "véritable menace"
Publié : 8 janvier 2025 à 9h27 par Clémence Dubois Texereau
Crédit : Photo Facebook
Le café Dorian, le Bistrot de Paris, la Fleur au fusil, ou encore l’Authentique ont mis la clé sous la porte la même semaine, en novembre dernier. Des fermetures qui inquiètent les Stéphanois, et l’opposition municipale. Mais la majorité tient à relativiser : c’est un phénomène national et non uniquement local.
L’Authentique, le Bistrot de Paris, la Fleur au Fusil ou encore le Café Dorian. Ils sont environ 5 commerces de bouche à avoir fermé en moins d’une semaine, en novembre dernier. Des fermetures qui n’arrangent pas la situation du commerce de centre-ville, pointé du doigt. L’opposition municipale en a profité pour s’emparer du sujet lors du dernier conseil municipal de l'année 2024. Lionel Boucher avait interpellé le maire.
"Je vous l’accorde vous n’êtes pas dans la trésorerie des entreprises ni celles des commerces mais cet état de fait marque une certaine faillite de votre mandature, votre échec dans la mise en œuvre de l’attractivité de notre centre-ville. Et en plus d’être le maire et l’équipe de la paupérisation vous devenez celui de la chute du commerce de Saint-Étienne."
Gaël Perdriau lui a alors répondu : "C’est un fait national, ce n’est pas stéphanois. On observe depuis un an 76% d’augmentation des dépôts de bilan en France." Un argument que partage son adjointe au commerce, Pascale Lacour. "On est tous dans la même galère." L’élue explique ces nombreuses fermetures par l’augmentation des charges, notamment l’électricité, les matières premières, les remboursements des PGE (ndlr, Prêts Garantis par l’État). "Il y a donc des restaurants qui se sont noyés."
Qui pour les aider ?
Mais alors la question se pose : comment aider ces commerces de centre-ville à ne pas mettre la clé sous la porte ? "On ne peut pas en aider un particulier, ce n’est pas le rôle d’une mairie. Mais nous mettons en place des animations, c’est notre seule marge de manœuvre", explique Pascale Lacour.
Du côté de la CCI, les leviers ne sont pas nombreux non plus. "Une des premières choses est que les commerçants et restaurateurs doivent travailler ensemble. Nous pouvons les accompagner, remettre en question leurs concepts, mais pour ça ils doivent demander de l’aide", affirme Antoine Martinez, restaurateur à la Java Bleue et élu à la CCI. Il tient toutefois à interpeler les consommateurs. Eux aussi ont un rôle à jouer.
"Le commerce vit véritablement une menace et je pense que les acteurs publics et les commerçants doivent réfléchir, mais je pense aussi que les consommateurs doivent réfléchir au commerce et à la ville qu’ils veulent pour demain. Parce que quand on achète sur internet des produits qu’on peut trouver en local, on a un acte citoyen dans ce que l’on fait. Ça a un impact sur les commerces. Donc je pense que les consommateurs aussi sont concernés, ils ne peuvent pas simplement dire « y’a plus de commerces ». Ils doivent se demander comment ils consomment. On est tous engagés dans cette démarche."
Une lueur d’espoir
Mais la conjoncture de Saint-Étienne est toutefois à relativiser. Des commerces continuent d’ouvrir. C’est notamment le cas de Ker Annick, une crêperie bretonne traditionnelle. Installée dans les anciens locaux du Black Flamingos, près de la place Chavanelle, elleouvrira ses portes fin janvier.
Malgré la situation actuelle dans la ville, Christophe, le co-propriétaire, est confiant. "Le lieu nous a donné envie de nous implanter à Saint-Étienne. C’est un bâtiment historique, dans une rue piétonne, avec deux terrasses. Et puis je suis Breton, donc on avait envie d’ouvrir une crêperie traditionnelle et à Saint-Étienne il n’y en a pas beaucoup. On va faire des produits de qualité avec des prix assez intéressants. Ça ne nous fait pas peur."
Enfin, ce mardi, on a également appris l'ouverture de l'enseigne Normal dans le centre-ville dans les anciens locaux d'Etam. L'ouverture est prévue ce samedi.