"S'il faut endosser l'impopularité, je l'endosserai" - E. Macron s'exprime sur la réforme
Publié : 22 mars 2023 à 15h29 par Victor Dusson
Six jours après l'utilisation du 49.3 pour faire passer sa réforme des retraites à l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron était l’invité des journaux de 13 h de « TF1 » et « France 2 » ce mercredi 22 mars 2023. Il est revenu sur la réforme et les tensions politiques et sociales qu’elle suscite dans le pays.
C'est la première fois qu'il prend la parole depuis que la première ministre Elisabeth Borne a eu recours au 49.3. le président de la République a d’abord expliqué aux journalistes que le texte de la réforme des retraites "va poursuivre son chemin démocratique". Le texte a été "préparé par le Parlement, après des mois de concertations, il a donné lieu à 175 heures de débat", a rappelé Emmanuel Macron, avant de finir en disant que le texte est désormais devant le Conseil constitutionnel.
Le Président à ensuite indiqué qu'il fallait selon lui que la réforme entre en vigueur d'ici la fin de l'année avant de conclure par les mots suivants : "S'il faut endosser l'impopularité, je l'endosserai".
"Oui, j'ai confiance en Elisabeth Borne"
Le chef de l'éxecutif à ensuite tenu à rappeler qu'il donne encore toute sa confiance à la Première ministre "pour conduire l'équipe gouvernementale, pour concevoir un programme législatif avec des textes plus courts et plus concrets".
Il a ensuite partagé son souhait de voir Elisabeth Borne rassembler d'autres mouvements politiques autour de la majorité présidentielle.
"Il n'y a pas de majorité alternative à l'Assemblée nationale", a-t-il enfin indiqué pour évoquer les récentes motions de censure. Il en a profité par ailleurs pour saluer la "prise de responsabilité" de la Première ministre.
"On ne peut pas accepter les factieux et les factions"
Emmanuel Macron est également revenu sur les propos qu’il a tenus mercredi soir au sujet de la moindre légitimité des manifestants par rapport aux élus. "Ce sont des propos qui clarifient", a-t-il lancé. "On ne peut pas accepter les factieux et les factions", poursuit-il, en faisant référence aux débordements survenus lors des manifestations organisées en marge des mobilisations syndicales.
Le chef de l'Etat salue notamment la légitimité des syndicats qu'il "respecte". Il a notamment reconnu la bonne tenue de leurs manifestations. En revanche "les violences, il faut les condamner".
Quel cap pour 2030 ?
Emmanuel Macron a enfin annoncé vouloir ouvrir des chantiers. Il a notamment évoqué une nécessaire meilleure répartition des profits des entreprises et le besoin de faire que le pays travaille plus et que le pays se réindustrialise d'une manière décarbonée pour atteindre le plein-emploi. Dans ce cadre, il souhaite notamment renforcer les droits et devoirs des bénéficiaires du RSA.
Le président de la République a aussi expliqué que selon lui « le travail ne paye pas assez » et qu’il fallait « revoir les carrières » qui sont trop écrasées du point de vue salarial.
Il a ensuite terminé en rappelant les priorités de son mandat en commençant par l'ordre républicain, la santé, où il promet de donner un médecin traitant aux 600 000 personnes en affection longue durée ou âgées avant la fin de l'année, ou encore son plan eau pour la préservation de la ressource.
Pourquoi réformer les retraites ?
Revenant sur ses raisons de proposer une réforme des retraites, Emmanuel Macron a rappelé que le nombre de retraités allait augmenter dans les décennies à venir, ce qui fragiliserait le financement du système.
Il a ensuite refusé de recourir au déficit étatique pour financer les retraites. « Parce que, qu’est-ce que c’est le déficit ? C’est quand vous choisissez de faire payer vos enfants car vous refusez de faire la réforme ».
« Je regrette de ne pas avoir réussi à convaincre sur la nécessité de cette réforme », a-t-il enfin indiqué, au terme de l’interview.