Débordements en marge des manifestations : les banques prises pour cible ?

Publié : 6 avril 2023 à 8h15 par Nicolas Georgeault

La banque LCL s'est fait casser ses portes lors de la manifestation du 28 mars

Crédit : Activ Radio

La 11e journée de mobilisation nationale a lieu ce jeudi alors que les tensions montent et que des dégradations ont eu lieu lors de quatre manifestations depuis le 16 mars dans la Loire.

Les employés le vivent « mal »


Une situation « anxiogène », que l’« on le vit mal » et qui les « effraient un peu » témoignent plusieurs employés et directeurs de banques sous couvert d’anonymat.


A l’entrée des banques, des planches de bois ont remplacé les vitres brisées, toujours visibles une fois à l’intérieur. Certaines banques doivent préciser « agence ouverte » contrairement à ce que pourrait laisser penser les devantures provisoires, sur lesquelles quelques tags viennent se glisser : « à bas, l’Etat, les flics et les fachos », « 1 balle, 1 flic, justice sociale ».  

Les planches en bois ont remplacées les vitres du CIC

Crédit : Activ Radio

Être avant tout en sécurité


Le plus important « c’est la sécurité des employés » témoigne un directeur, prêt à baisser les grilles au moindre incident. La société générale, place de l’hôtel de ville, ne préfère pas attendre de son côté. La banque est fermée toute la journée ce jeudi 6 avril. 

Un papier annonce la fermeture de la Société Générale sur la porte cassée de la banque

Crédit : Activ Radio

Face à ces dégradations, il avoue ne « pas comprendre la haine par rapport au métier de banquier ». Du côté des manifestants, ces attaques ont une portée symbolique, elles visent le capitalisme.


« Anti, Anti, anticapitaliste » chantent régulièrement certains manifestants durant les mobilisations. Si l’immense majorité des personnes qui reprennent ces slogans ne dégradent rien, cela illustre l’aversion pour le système idéologique dominant.


Pour un directeur de banque, ces attaques mettent en lumière l’opposition « entre le capitalisme et l’anarchisme ». Un second mouvement dont se revendiqueraient les manifestants qui ont dégradés sa banque selon lui. Il pointe du doigt certains manifestants qui ne sont « pas là pour les retraites » car « ce ne sont pas les banques qui ont fait la réforme » ajoute-t-il.


Les pertes, couvertes par les assurances, sont « importantes » témoigne-t-il sans nous indiquer un montant précis. Il assure en tout cas avoir déposé une plainte suite aux dégradations subies par sa banque.


Un changement de parcours en raison des affrontements


Pour éviter l’affrontement entre une poignée de manifestants et les forces de l’ordre, les syndicats ont fait le choix de modifier le parcours et d’arriver Puits Couriot. Fait rare, ils n’arrivent pas place de l’hôtel de ville.


Si « depuis le début », l’intersyndicale à « varier les parcours » c’est en raison de la dixième journée de mobilisation : « ça s’est très mal passé. » « La violence ça a été d’évacuer la place manu militari » dénonce Aurélien Touron, secrétaire à la communication de la CGT Loire. Il pointe du doigt une « réaction disproportionnée » des forces de l’ordre. Alexandre Rochatte, le nouveau préfet de la Loire a de son côté apporté dans un communiqué tout son soutien aux forces de sécurité et a dénoncé les dégradations. L'intersyndicale a été reçu par la préfecture ce mercredi matin pour discuter de la manière dont s'est déroulé la manifestation du mardi 28 mars.