Invité de la rédac : "entre ma passion et ma famille, j'ai trouvé un bon équilibre à Saint-Etienne", dit Gasset
16 novembre 2018 à 9h30 par Clémence DUBOIS TEXEREAU
L'entraineur des Verts qui se fait rare dans les médias, a eu la gentillesse de nous recevoir dans son bureau à l'Etrat alors que le derby approche. Le technicien qui fêtera bientôt son premier anniversaire à la tête des Verts revient sur son début de saison, ses joueurs, Geoffroy Guichard, sa famille mais aussi sur Laurent Blanc dont il était l'adjoint pendant 9 ans.Un mot pour qualifier ce début de saison ?Pas mal. Il nous manque, à mon avis, deux points contre Amiens. C'est bien au niveau des points, moins au niveau du jeu. Même si la deuxième mi-temps de Reims a été encourageante. On progresse... les associations commencent à venir mais c'est long.Vous l'aimez ce groupe ?Oui car c'est moi qui l'ai construit avec des joueurs que j'aime. Et même s'il est réduit. Ça me permet de voir des jeunes du club et je pense qu'il y a un gros potentiel. L'avenir passe obligatoirement par la formation. Avoir des résultats, parce que les supporters sont en attente, et dans le même temps, faire émerger des jeunes... il faut un peu de réussite.En septembre, vous annonciez votre séparation officielle d'avec Laurent Blanc. Pas de regret ?Non. Le décès de ma femme (janvier 2017) a changé les choses. Aujourd'hui, je ne partirai plus à l'étranger. J'en ai parlé avec lui. La priorité de ma vie est ma famille et je veux rester à proximité. Si je peux avoir ma passion et pouvoir rentrer chez moi de temps en temps pour voir mes petits-enfants... Je prends du plaisir, j'ai envie de réussir avec ce groupe et de faire plaisir aux Stéphanois qui m'ont accueilli les bras ouverts. Ma famille m'a toujours suivi.Que pensent vos proches de Geoffroy Guichard ?Ils ont compris après le match contre Lille que je pouvais avoir envie de rester. Ce soir-là a été magnifique et magique (victoire 5-0 le 19 mai). Les gens qui scandent votre nom, ce stade qui chavire... Ils n'avaient jamais vu ça !S'il fallait retenir un souvenir en 9 ans avec Laurent Blanc ?Tout est beau. Que des bons souvenirs. Le titre avec Bordeaux parce qu'il débutait sa carrière. L'équipe de France parce qu'on arrivait après Knysna, les français n'aimaient plus les footballeurs. On a commencé à reconstruire quelque chose en se qualifiant pour les quarts de finale de l'Euro. Et ensuite avec Paris : des titres, le quotidien avec des grands joueurs mais malheureusement uniquement des quarts de finale en Ligue des Champions. Pour entrer dans la cour des grands, c'est difficile.Dans quel état d'esprit êtes-vous les jours de match ?Tendu. Il faut faire la bonne équipe, la bonne causerie. Il faut imaginer un scénario et le transmettre aux joueurs. C'est une journée très lente jusqu'à 18h puis palpitante au moment où les motards ouvrent la route. C'est un métier très prenant. Aujourd'hui je ne me verrai plus animer des séances comme je l'ai fait pendant longtemps avec Laurent. Ce qui m'intéresse, c'est l'issue du match, le scénario parce qu'on est jugé à travers le résultat. S'il est positif, on a raison. S'il est négatif, on nous demandera : "mais pourquoi ?".Quel scénario face à Lyon ?On ne sait pas ! C'est un peu bizarre de le jouer après une trêve internationale. Les joueurs vont rentrer de sélection le lundi ou mardi. Il va falloir attendre le mercredi pour savoir si tout le monde est sur le pont. C'est pire pour Lyon qui a beaucoup d'internationaux. C'est une nouveauté.Vous avez peur de ce match ?Non, pas de peur... Un derby peut renverser une saison. On va tout faire pour décrocher un résultat positif. Je ne veux pas que les joueurs soient nerveux, je ne veux pas de fait de jeu contre nous. On va jouer à armes égales pour le gagner. L'année dernière, je trouve qu'on a bien géré. Je veux que les supporters soient sûrs qu'on va mettre tous les ingrédients pour réussir.Mis à part le foot, vous regardez d'autres sports ?J'aime les grands champions, et les surdoués comme Federer ou Nadal. J'aime surtout suivre les événements individuels ou collectifs. A la pétanque, j'aime ceux qui parviennent à faire des carreaux toutes les dix secondes (rires), c'est tellement difficile...