Attentats de 2015 à Paris : Salah Abdeslam présente ses excuses
15 avril 2022 à 19h01 par Clémence DUBOIS TEXEREAU
L'accusé, seul membre du commando encore vivant, a présenté ses excuses ce vendredi, lors de son dernier interrogatoire.
Salah Abdeslam a également versé des larmes ce vendredi. « Je veux présenter mes condoléances et mes excuses à toutes les victimes (…) je vous demande aujourd'hui de me détester avec modération ».
« Je sais que ce ça ne va pas vous guérir (…) Mais si ça peut vous faire du bien, si j'ai pu faire du bien à une seule des victimes, alors pour moi c'est une victoire. »
Il sort du silence
Depuis plusieurs jours, il exerçait son droit au silence avant de finalement prendre la parole ce mercredi.
"J'ai agi par humanité, pas par peur". Déclaration de Salah Abdeslam à la Cour d'Assises spéciale de Paris dans le cadre du procès des attaques de novembre 2015 dans la capitale. Des attaques qui ont fait plus de 130 morts et 400 blessés sur les terrasses parisiennes et au Bataclan.
Le seul membre du commando encore vivant a décidé de s'exprimer après avoir dans un premier temps exercé son droit au silence. "Je décide de faire marche arrière, de m'exprimer, car c'est la dernière fois que je peux le faire" a-t-il déclaré. Salah Abdeslam affirme n'avoir été mis au courant du projet que deux jours avant les faits sur ordre d'Abdelhamid Abaaoud
" Il me dit que je dois porter une ceinture explosive, que je dois me rendre à un endroit et me faire exploser. C'était un choc pour moi, je ne savais pas comment réagir. J'ai montré que je n'étais pas prêt pour ça"Il reconnait ensuite avoir renoncé comme le relate cette journaliste de France Inter présente à l'audience
Salah Abdeslam : "je vais sortir vers l'objectif qu'on m'a donné. Je vais me rendre dans un café dans le 18e, je vais commander une boisson. Je vais regarder les gens autour de moi. Et je me dis : je vais pas le faire.Là, je vais prendre la voiture, j'étais dans un état ..."
— Charlotte Piret (@ChPiret) April 13, 2022Il affirme ensuite avoir vu les gens rigoler et danser autour de lui. C'est là qu'il aurait renoncé. Il reprend ensuite la voiture avec laquelle il a déposé trois autres assaillants près du Stade de France puis le véhicule tombe en panne. Il prend alors un taxi, abandonne la ceinture explosive à Montrouge et marche jusqu'à Châtillon où des "copains" belges viennent le récupérer.
Le procès reprendra ce mercredi 20 avril avec l'audition des experts psychologues et psychiatres.