Les Lorettois appelés aux urnes dimanche
Publié : 5 mai 2023 à 7h42 par Nicolas Georgeault
Ces dimanches 7 et 14 mai, les Lorettois vont se rendre aux urnes. Des élections anticipées provoquées par la démission de dix membres de la majorité du conseil municipal en raison du violent affrontement entre Gérard Tardy et Julien Lequeux.
L'élection de Gérard Tardy en 2020
Un épisode est à l’origine de tous les problèmes politiques auxquels fait actuellement face Lorette. En mars 2020, Gérard Tardy est réélu pour un sixième mandat (75,77 % des voix). Il confie le poste à la délégation à la communication et aux relations extérieures à Julien Lequeux, inscrit sur sa liste. Quatre jours plus tard il lui retire.
« Nous nous sommes rendus compte qu’il ne nous avait pas dit la vérité pour se faire inscrire au niveau de sa situation administrative. Depuis, il s’est mis en opposition farouche pour détruire le maire que je suis » assène aujourd’hui Gérard Tardy. Julien Lequeux dément cette accusation précisant qu’il ne souhaite pas aborder ces affaires de « la vie privée » et se tourner « vers l’avenir ».
Un affrontement farouche
La délégation retirée, Julien Lequeux quitte les rangs de la majorité, pour siéger seul, librement. Cette rupture marque le début d’un violent affrontement qui va miner mois après mois le conseil municipal de Lorette. « Têtes à claques » lance Gérard Tardy, l’actuelle maire de Lorette à Julien Lequeux lors du conseil municipal du 26 janvier dernier. Dans la foulée, l’élu a déposé plainte pour injure publique le 10 février. Le point d'orgue des tensions sans doute, mais le symbole de la violence verbale entre les deux hommes. Julien Lequeux admet de son côté avoir été « offensif » et avoir « joué le rôle d’opposant » mais « jamais dans l’invective et dans l’insulte ».
« Il n’a aucune retenue ! J’étais un "sénile", un "incapable". Monsieur Lequeux ne respecte pas la fonction de maire » attaque de son côté Gérard Tardy. « C’est absolument faux » réfute Julien Lequeux concernant les propos que le maire lui attribuent. Aucune trace de ces accusations n’existe dans les comptes-rendus de presse.
Conséquence de ces relations, dix des vingt-sept membres du conseil municipal finissent par démissionner obligeant la préfecture à convoquer des élections anticipées.
Une litanie d’affaires a aussi secoué la municipalité depuis trois ans. La plus marquante restant l’abattage illégale de neuf de chèvres sauvages, fusillées dans la commune sur arrêté du maire. « Qui a foutu la merde sur cette affaire ? C’est monsieur Lequeux Qui a foutu la merde sur cette affaire ? C’est madame Gassa (une autre opposante) » attaque Gérard Tardy. Le doyen des maires de la Loire doit être jugé en juin pour sa décision.
Quel programme pour les Lorettois ?
Julien Lequeux porte la liste Libres d'agir pour Lorette et a pris plusieurs minutes pour détailler les principales mesures de son programme : « la première mesure que l’on prendra c’est d’intégrer le syndicat du pays du Gier. Notamment pour que les Lorettois est plus de service : à la piscine de Génilac avec des tarifs préférentiels qui pourraient être pour les Lorettois. Le syndicat permet aussi de réaliser des achats groupés » développe-t-il. « C’est aussi la fin de la stigmatisation d’un certain nombre de population. On veut engager une vraie politique sécuritaire, on a un policier qui va partir fin mai donc notre objectif c’est de recruter. J’ai déjà des profils de policiers municipaux près à s’engager si on est élu. »
Pour Gérard Tardy « c’est lui qui a remis au propre notre programme de 2020-2026 mais aujourd’hui il le conteste. On appelle cela de la traitrise à Lorette. C’est un traitre » accuse le maire qui lui reproche en filigrane de l’avoir copié. « Les deux programmes sont totalement différents » se défend Julien Lequeux.
Le doyen des maires ligériens qui porte la liste Alliance pour Lorette a de son côté développé rapidement son programme : « ce qui était sur la période 2020-2023 on l’a enlevé du programme et on fait quelques touches de suppléments : l’extension des mètres carrés pour l’école de musique, le remplacement de la toiture de la caserne des pompiers détruites par la grêle etc. » avant d’attaquer son opposant : « quand vous voyez que dans leur programme on ne parle même pas des travaux [...] On ne parle pas non plus de la baignade naturelle, ils vont la remblayer ou en faire une mare aux canards ? [...] Ce n’est pas du sérieux ! »
Après 34 ans de mandat, l’édile prépare aussi la suite. Dans sa liste se trouve celui ou celle qu’il aimerait voir devenir le futur maire de Lorette en 2026. « Je prépare l’avenir, j’ai encore la chance d’avoir une tête qui fonctionne bien mais je ne cacherais pas mon âge, il faut un successeur » Pour le moment, le premier rendez-vous dans les urnes a lieu ce dimanche.