90 ans de l’ASSE : les supporters, piliers du club
26 juin 2023 à 6h05 par Nicolas Georgeault
Les Verts représentent la plus forte affluence de Ligue 2 cette saison avec en moyenne 22 318 personnes par match. A l’occasion des 90 ans de l’ASSE, nous nous intéressons à ce que représente le club pour les supporters.
Être supporter des Verts, ça veut dire quoi ?
« On vit au rythme du club » explique Romain, rédacteur pour Peuple vert et supporter pour parler du club. C’est de « la fierté » raconte Eric Junique, supporter depuis 50 ans. « Quand il y un bon résultat on passe une bonne semaine, quand il y a un mauvais résultat, on passe une mauvaise semaine. » résume Romain.
Comme souvent dans le football, supporter le club est un « héritage familial » témoigne Romain : « depuis que je suis le foot, je supporte Sainté. » « Mon grand-père était chauffeur routier, il passait souvent à Saint-Etienne, il m’achetait des bouquins et c’est là que j’ai aimé Saint-Etienne » rembobine Eric Junique qui soutient le club depuis 50 ans.
Alors toutes les deux semaines, les supporters se rendent au stade. « C’est une sorte de pèlerinage » décrit Antoine « quand j’étais petit, j’y allais deux, trois fois par saisons et trois semaines à l’avance je comptais les jours. » Dans les tribunes « ce qui se passe devant nous devient plus important que tout. Quand les Verts marquent c’est indescriptible. » continue le jeune supporter. Mais le match c’est aussi « une vraie expérience sociale. On y va avec des amis, des gens qui deviennent des amis. » explique Romain avec « cette impression de faire partie d’une famille » corrobore Antoine.
La place prépondérante des ultras
Parmi les supporters, certains se distinguent en faisant partie de groupes, en particulier les ultras. Ce mouvement né dans les années 80 en France vise à être un véritable douzième homme pour l’équipe. Concrètement cela s’exprime par des fumigènes (en fonction des matchs, notamment car leur utilisation reste interdite), des tifos ou encore des chants. On retrouve cinq groupes d’ultras à Saint-Etienne dont deux groupes principaux : les Greens Angels et les Magics Fans créé en 1992 et 1991.
En parallèle de ce soutien, il est souvent reproché aux ultras d’être aussi à l’origine des violences dans les stades. Lors de la descente en Ligue 2 face à Auxerre, la pelouse a été envahie par la foule et des fumigènes lancés dans le public. Environ un mois plus tard les Magics Fans ont publié un communiqué au vitriol : « à qui appartient le rôle de gestion des foules lorsque nous décidons de ne pas gérer le Kop Nord ? ». Quatre supporteurs ultras ont finalement été condamnés à de la prison avec sursis et à une interdiction de stade pendant deux ans.
Une identité liée à la ville historiquement
Déjà en 1938, près de 20 000 personnes ont pris place dans les gradins de Geoffroy-Guichard. « L’équipe de football est le socle identitaire de la ville » explique Philippe Gastal, historien de l’ASSE et conservateur du musée des verts. Le rapport entre le club et « les ouvriers, les mineurs » est « très, très fort » poursuit-il. « J’en veux pour preuve que le stade est construit sur des mines. A douze mètres sous le stade de Geoffroy-Guichard, vous trouvez du charbon ! »
« Quand nous étions en division 2 en 1985, tous les records de spectateurs l’ont été à ce moment-là. Et ils tiennent toujours ! » avec notamment plus de 45 000 personnes réunies lors du match face au Puy. Le record historique reste les 100 000 personnes réunit lors d’un match de Coupe Latine, une compétition qui n’existe plus, face à Milan. Une record qui date de... 1957 !